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Enquête

Coupures d'électricité à Mouila : le cri de désespoir des populations

SEEG. © DR

Mouila, cette ville paisible du Gabon, se transforme peu à peu en un terrain de désespoir et de colère. Les coupures d'électricité, devenues une triste routine, plongent les habitants dans l'obscurité, tantôt frustrée, tantôt en colère. Chaque jour, les populations vivent l'enfer des interruptions de courant, et il n'est pas rare qu'elles se retrouvent sans électricité pendant des heures, voire des jours.

Le 6 janvier dernier, la tension est montée d'un cran à Mangui, un quartier du 2e arrondissement. Les habitants, excédés par cette situation insupportable, ont décidé de faire entendre leur voix. Manifestations, barricades de pneus enflammés, et le blocage de la Nationale 1 ont rythmé cette journée de mécontentement. '' Nous vivons le martyre avec ces coupures quotidiennes '', s'insurge un résident. ''Ce n'est pas seulement une question de confort, mais de survie. ''

Les conséquences de ces coupures sont omniprésentes. Dans les administrations, le travail s'effectue au ralenti. Les ordinateurs, les climatiseurs, et même les simples lumières deviennent inutilisables, ce qui complique gravement le quotidien des employés. '' Nous avons besoin d'explications claires sur cette crise '', avise un responsable d'administration publique. '' Les usagers nous demandent des comptes, et nous ne pouvons rien leur dire. ''

Mais la détresse ne s'arrête pas là. Les ménages, de leur côté, font face à des pertes considérables. Les appareils électroménagers, victimes de ces coupures inopinées, sont souvent hors d'usage. '' Certains d'entre nous ont perdu leurs congélateurs, leurs téléviseurs '', déplore un cadre du secteur privé. La vie quotidienne se transforme en un véritable parcours du combattant, où bougies et lampes à huile deviennent des alliées de fortune, tout en apportant leur lot de dangers.

Les commerçants, eux, ne sont pas épargnés. Nombreux sont ceux qui ont investi dans des groupes électrogènes pour compenser les coupures. Cependant, ces solutions de fortune entraînent une pollution sonore insupportable et augmentent les coûts d'exploitation. ''Nous subissons des pertes énormes '', se plaint un commerçant. ''Notre capacité à conserver des produits périssables est compromise, et cela met en péril notre activité. ''

Du côté de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), les explications fusent. Un déficit de production est évoqué, notamment à la centrale thermique de Mouila où seulement trois groupes sur cinq sont opérationnels. À Lebamba, la situation est tout aussi préoccupante, et à Tchibanga, les délestages sont fréquents. ''Nous devons renforcer la production, c'est impératif '', insiste Augustin Enzeng, responsable local de la SEEG. Des mesures sont en cours, avec l’arrivée de nouveaux groupes électrogènes en janvier, mais les résultats se font encore attendre.

Malgré les promesses de solutions, la population reste méfiante. Les coupures continuent d’affecter plusieurs quartiers, et la patience des habitants s’amenuise. '' Nous espérons un retour à la normale, mais pour l’instant, c’est le flou total '', conclut un résident, le visage marqué par l’angoisse.

La situation à Mouila est emblématique des défis énergétiques auxquels le Gabon est confronté. Les habitants, qui espèrent des réponses claires et des actions concrètes, continuent de se mobiliser, déterminés à ne pas laisser leur voix se perdre dans l’obscurité. Les jours à venir seront décisifs pour cette ville qui aspire à retrouver une vie normale, loin des coupures incessantes qui l’assaillent.

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