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Société & Culture

Littératures africaines : le Gabon aux assises académiques de Rabat

Littératures africaines : le Gabon aux assises académiques de Rabat

À l'initiative de l'Académie royale du Maroc, un colloque international de la Chaire des Littératures et des Arts africains s'est récemment tenu à Rabat. Une rencontre littéraire de niveau relevé à laquelle ont été conviés les Gabonais Justine Mintsa et Sylvestre Mbondobari sous le thème "La littérature féminine existe-t-elle ? Esquisse d'une question byzantine''. L’ambition de cette Chaire créée par cette Académie royale étant de décloisonner , valoriser et faciliter la circulation du patrimoine culturel africain en Afrique.

Pendant deux jours, le colloque a mis en évidence une conclusion partagée : il n'existe pas une littérature féminine "essentialiste", mais des écritures qui, au féminin, portent la mémoire, le corps, la révolte et la création. Ces écritures sont autant d'actes de résistance que des gestes universels. Elles rappellent que la littérature, avant tout, est affaire d'humanité, d'invention et de liberté.

C'est donc une rencontre, qui a permis aux hommes et femmes de lettres originaires des quatre pays invités ; à savoir le Gabon, la Côte d’Ivoire,  le Sénégal et la France de mettre en avant le travail littéraire des femmes, des autrices africaines et diasporiques ayant choisi la littérature comme lieu de “trans-reconstruction''. Autrement dit, transgression et reconstruction.

"La littérature féminine existe, non comme catégorie fermée, mais comme tension créatrice toujours ouverte, irréductible aux cadres établis. Les échanges ont montré que si cette appellation conserve une valeur heuristique pour interroger des traditions, des expériences et des voix longtemps marginalisées, elle demeure piégée par le risque de l'assignation et de l'essentialisation", a relevé Justine Mintsa lors du rapport final.

Avant d'ajouter que ''la question relative à l'existence d'une littérature féminine n'appelle pas liquidation mais déplacement. La littérature féminine existe, non comme catégorie fermée, mais comme tension créatrice, toujours ouverte, irréductible aux cadres établis''.

Professeur de littérature francophone à l'Université Bordeaux-Montaigne, entre autres, l'autre Gabonais, Sylvère Mbondobari, titulaire de la chaire d'excellence Diasporas africaines et transculturalité, a montré, a travers les œuvres de Léonora Miano et Memley Boum, comment le roman diasporique inscrit les voix féminines dans une poétique testimoniale qui interroge les silences de l'histoire coloniale et postcoloniale. Trois générations de femmes se succèdent et prennent la parole par devoir et par nécessité pour interroger l'histoire, souligne l'universitaire gabonais.

En marge de ce colloque, le secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume a reçu quelques écrivains dont Justine Mintsa et les a gratifiés d'une visite de l'Académie dont il a la charge : un véritable privilège.

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