C'est la fin d’un règne. Après près de cinquante ans d’une dictature initiée par son père et au bout de 13 ans de guerre civile, Bachar al- Assad a été détrôné, dans la nuit du 7 au 8 décembre, à la tête de la Syrie par les rebelles islamistes du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Une offensive aussi spectaculaire qu’expéditive partis le 27 novembre de leur fief d’Idlib, dans le nord- ouest du pays, les rebelles auront mis moins de deux semaines à s’emparer des villes syriennes stratégiques, d’Alep au Nord jusqu’à la capitale Damas qui a poussé le " Boucher de Damas " à fuir rapidement le pays.
Accompagné de sa famille, le président déchu aurait en effet pris un avion dans la nuit de samedi à dimanche, direction Moscou, où la Russie lui aurait accordé un droit d’asile, selon plusieurs sources de presse locales. Une présence sur son sol que Moscou a toutefois refusé de confirmer hier. C’est Rami Abdel-Rahman, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui a été le premier à confirmer le départ de l’ex-dictateur syrien.
Selon le président de l’ONG basée au Royaume-Uni, un avion transportant Bachar al-Assad et sa famille a " quitté la Syrie via l’aéroport international de Damas avant que les forces de sécurité de l’armée ne quittent [le site] ". Dans la foulée, sur son compte X, le site Flightradar24 confirme le départ d’un avion-cargo (un modèle Ilyushin IL-76T) depuis la Syrie dimanche. Toujours selon les informations du pisteur aérien, l’avion a décollé à l’heure prévue, 1h55 du matin à Damas (3h55 heure de Libreville). La chute de Bachar al-Assad est porteuse d'incertitudes. Car si les rebelles qui l'ont renversé évoquent le début d’une nouvelle ère pour la Syrie, ce sont les équilibres qui, de la Turquie à l’Iran, s'en trouvent bouleversés.
Ankara se retrouvant, par exemple, désormais en position de force, alors que Téhéran, soutien de l'ex-dictateur, "n’est plus le maître du jeu", explique Myriam Benraad, professeure en relations internationales à l’Université internationale Schiller à Paris.