Surprise générale et incompréhension du côté de la diplomatie gabonaise ces dernières heures. En effet, lundi passé, les agents du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, chargé de l'Intégration et de la Diaspora ont appris en même temps que leurs compatriotes la menace pesant sur la République gabonaise.
Et pour cause, un câble interne du département d’État américain émis samedi dernier, destiné à leurs ambassades respectives dans plusieurs pays africains et asiatiques. Dans ledit câble, les États-Unis d'Amérique interpellent leurs diplomates dans 36 pays sur l'urgence de se pencher sur les modalités de délivrance des visas d'entrée sur le territoire améri- cain, faute de quoi, sous réserve de correctifs à apporter dans un délai de soixante (60) jours, il leur sera interdit l'entrée sur le sol US.
Cette note interne au départe- ment d'Etat américain qui a fui- té dans la presse, n'a été suivie d'aucune notification officielle aux différents ambassades de ces pays, assure une source officielle à l'ambassade du Gabon. Hier, au moment où nous mettions sous presse, ladite notification demeurait fortement attendue par les collaborateurs de Régis Onanga Ndiaye, ministre des Affaires étrangères et de la Coo- pération, chargé de l'Intégration régionale.
Néanmoins, approchée par nos soins, Astrid N'Gningone, directrice générale des Affaires consulaires au ministère des Affaires étrangères, qui tombe des nues, affirme effectivement avoir appris la nouvelle lundi matin sur les ondes de Radio France Internationale (RFI). Elle confirme bien que l'ambassadeur en poste à Washington, Noël Nelson Messone n'a reçu aucune notification.
C'est au cours d'une séance de travail ordinaire, sans objet préalable, le même jour avec le consul des États-Unis au Gabon et le Premier conseiller d'ambassade, à la demande de la représentation diplomatique, que ces derniers vont, entre autres, lui signifier l'intention des autorités américaines d'ajouter le Gabon à cette liste noire. Une décision, selon eux, se justifiant par "les fraudes documentaires", la "prolongation illégale de séjour".
Plus précisement, concernant notre pays, les griefs portent sur l'utilisation des visas de 5 ans dont bénéficient nos com- patriotes, d'autant que plusieurs d'entre-eux tombent sous le coup de la loi américaine en dépassant les délais pour une durée sur le territoire US.
Un autre concerne la délivrance parfois fantaisiste des visas de courtoisie à des personnses "non éligibles". S'ajoute aussi l'existence, laisse-t- on attendre, des réseaux mafieux asiatiques et africains oeuvrant pour l'entrée aux USA à des fins d'accouchements favorisant l'obtention de la nationalité en s'appuyant sur le droit du sol.
Loin d'êtres attentistes, les techniciens des "Affaires étrangères" affirment leur disponibilité à répondre aux préoccupations des Américains. À ce propos, la directrice générale des Affaires consulaires ne cache pas la convocation d'une réunion tripartite (Affaires étrangères, DGDI et ambassade des États- Unis) en cas de saisine officielle. Affaire à suivre.
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