Fini les 2, 4 voire 6 de coefficients pour les matières scientifiques et le français. Place désormais à une harmonisation des ratios pour l’ensemble des disciplines enseignées au Gabon. La décision émane du ministère de l’Éducation nationale, à travers l’Inspection générale des services (IGS), qui a choisi de plafonner l’ensemble des pourcentages à une égalité parfaite pour les apprenants des classes de 6e et 5e.
En clair, pour cette année scolaire 2024-2025, et ce, sur l’ensemble du territoire national, tous les établissements répertoriés devront s’aligner sur cette nouvelle norme. Selon les explications de la tutelle, il s’agit de " lutter contre le redoublement dans notre système éducatif et s'arrimer au modèle international le plus répandu et le plus efficace ".
Pour rattraper le retard sur les autres nations, le Gabon a donc décidé de tenter l’expérience cette année. " On s’est rendu compte qu’on est le dernier pays au monde à appliquer ces coefficients. L’étude comparative que nous avons réalisée ces 20 dernières années nous a montré que 40 % des élèves échouent en 6e en raison des coefficients. Même des pays tels que la France, le Sénégal, le Mali, pour ne citer qu’eux, ont changé leur mode de coefficients. Malheureusement, nous sommes les champions d’Afrique du redoublement dans les classes intermédiaires ", a confié à L'Union la ministre de tutelle, Camélia Ntoutoume-Leclercq.
Et d’ajouter : " En classes de primaire, les enfants évoluent avec l’approche par les compétences (APC), arrivés au secondaire ils sont déphasés, il fallait donc réagir. Aussi, en ayant laissé les forts coefficients sur les matières scientifiques, on a perdu plusieurs élèves qui étaient pourtant performants dans d’autres matières. Et l’étude démontre que les meilleurs lauréats au baccalauréat sont issus des séries littéraires. L’excellence qu’on prône c’est aussi de laisser la possibilité aux enfants de se développer dans toutes les disciplines, pas uniquement les sciences, quoiqu’elles soient importantes. "
Une version corroborée par l’inspecteur général des services, Joachim Ondjila Ognélé, qui a fait savoir que cette expérimentation permettra de donner un nouveau visage à notre système éducatif. De plus, ces nouveaux ratios n’influenceront pas les résultats du trimestre en cours, d’autant que l’application prendra en compte les mêmes notes.