Le ralentissement des travaux d'aménagement de l'axe routier PK 24-Nsilé (81 km) a fini par exaspérer le gouvernement gabonais. D'où la réunion d'urgence convoquée le lundi 7 octobre par le ministre des Travaux publics, avec les responsables de la Société autoroutière du Gabon (SAG).
Flavien Nzengui Nzoundou tenait absolument à comprendre les raisons à l'origine de cette décélération qui défavorise l'Etat gabonais, surtout que l'on est allé souvent d'arrêt en arrêt des travaux.
Il faut rappeler que, lancé le 25 septembre 2020 par Rose Christiane Ossouka Raponda, alors Première ministre, ce chantier entre dans le cadre de l'ambitieux projet de construction d'une route économique appelée "Transgabonaise", longue 800 km, avec pour objectif de relier Libreville à Franceville. Ledit projet est piloté, dans le cadre d'un partenariat public-privé avec le gouvernement, par la SAG qui a ensuite recruté, sans appel d'offres, l'entreprise indienne Afcons pour la réhabilitation du premier tronçon compris entre les PK 24 et 105.
C'est donc dire que le partenaire de l'État n'est pas Afcons, mais plutôt la SAG dont le directeur général, Selim Bejaoui, s'est confondu dans des explications peu convaincantes aux yeux du ministre des Travaux publics et de ses techniciens qui ont sans doute compris qu'il avait l'entière responsabilité de la situation actuelle de la société sous-traitante. Surtout que, dès le départ, des garanties avaient été données au Gabon par rapport à la disponibilité des financements nécessaires à la réalisation de la section Nkok-Nsilé.
Initialement, il devait être achevé en juillet 2022. Au regard du tâtonnement observé dans l'exécution des travaux, ce délai a été repoussé à novembre 2024. Donc dans moins d'un mois. Réaliste, le général de division Flavien Nzengui Nzoundou est persuadé que "les glissements des délais sont inévitables aujourd'hui, parce que les travaux ne pourront jamais être terminés même en décembre 2024, notamment pour la partie comprise entre Nkok et Ntoum".
A ce jour, le projet connaît un avancement de 80%, a-t-on appris. Cette information aurait pu susciter de l'espoir quant à la livraison des travaux dans les délais contractuels, mais les difficultés financières du constructeur jettent un sérieux doute à ce sujet.