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Société & Culture

L'Anareg relance la question des retraites

Le bureau exécutif de l’Anareg, lors de la conférence de presse. © DR

Elle estime, entre autres, que des articles du récent décret n°0051/PR/MCP du 07 février 2024 fixant le régime général des pensions de l'État posent problème. Notamment l'article 10 qui rendrait inapplicable ce décret.

Après une trêve volontaire depuis l'avènement de la transition politique, visant à observer et évaluer les mesures prises pour les retraités par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et le gouvernement, le bureau exécutif de l’Association nationale des retraités du Gabon (Anareg) a organisé une conférence de presse, le vendredi 27 septembre dernier, au cours de laquelle elle a partagé son analyse de ces mesures. Et le moins que l'on puise dire est qu'elle n'est pas très contente.

L'Anareg reproche ainsi au gouvernement d'avoir promulgué le décret n°0051/PR/MCP du 07 février 2024 fixant le régime général des pensions de l'État sans tenir compte de certaines réalités. "Il a suscité de nombreuses interrogations et a créé un belle confusion au sein des retraités. Simplement parce qu'il a été pris en violation du principe d'égalité pour tous garanti par la Constitution", a déclaré Joseph Mbou Ossamy, vice-président de l’Anareg en charge du secteur public.

"Ce décret, initié pour consacrer l'arrimage des pensions au nouveau système de rémunération", pose donc problème parce qu'il "viole les droits sociaux des retraités, ne respecte pas la hiérarchie des textes et souligne le traitement discriminatoire et le ressenti général des retraités du secteur public", a-t-il attaqué. "Maltraités comme ils le sont depuis de nombreuses années par les gouvernants successifs, les retraités se sont résolus à prendre, à contre-cœur, les miettes qui leur ont été servies. Il se trouve, hélas, que ceux mis à la retraite depuis cette promulgation n’en ont pas bénéficié malgré les dispositions en vigueur relatives aux pensions", a-t-il poursuivi.

L’Association nationale des retraités du Gabon estime que le gouvernement n'aurait pas dû promulguer un texte aussi problématique. "Ce décret, élaboré sans associer les partenaires sociaux, s'est basé uniquement sur les conclusions d'un cabinet international qui n'a pas tenu compte des objections de l'Anareg. L'association estime, en effet, que cette étude perfectible a été élaborée en période de conjoncture défavorable et du gel des recrutements à la Fonction publique dont les conséquences (il fallait s'y attendre, a-t-il laissé entendre) était l'altération de nombreux paramètres. Un point qui a eu un impact sur la croissance du pays et qui aurait dû attirer l'attention des initiateurs de ce décret", a estimé Mbou Ossamy.

Mais il se trouve que le ministre en charge de ce volet et ses collaborateurs n'auraient pas été associés à ce processus. Leurs griefs se portent notamment sur l'article 10 qui stipule : "Tout assujetti au présent régime fait l'objet d'une retenue sur l'assiette soumise à cotisation. L'assiette de cotisation soumise à retenue est une solde brute calculée avant tout prélèvement, retenue ou contribution obligatoire. Le taux de cotisation est fixé à 25%, réparti comme suit :

- Part employeur : 18% ;

- Part employé : 7%" ;

Or, estime Joseph Mbou Ossamy, ces réformes (soit la baisse des différentes parts) n'ont pas été prises en compte par la nouvelle Loi de finances et vont précariser les retraités. "Ce décret doit être abrogé", a-t-il conclu.

Ce n'est pas la première fois que l’Association nationale des retraités du Gabon tire la sonnette d’alarme sur la situation des retraités gabonais. En août 2023, elle avait indiqué que la gestion de la CNSS, après 12 mois sous administration provisoire, était catastrophique.

Dans un rapport intitulé "Bilan CNSS : le vrai bilan du premier mandat de l’administrateur provisoire", l'association avait relevé, entre autres, que le taux de réalisation des actions programmées ne dépassait pas les 8,8% à ce moment-là, et que sur les 34 chantiers inscrits, seulement trois avaient été menés à terme par les différents comités techniques chargés des réformes. Pour elle, les retraités étaient les principales victimes de ce ca- pharnaüm.

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