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Société & Culture

Comilog : une grève illimitée à haut risque

Comilog : une grève illimitée à haut risque

Les employés de Moanda et Owendo ont abandonné leurs postes de travail. Ils revendiquent notamment le départ de l'actuel mandataire social. Une décision qui ne rencontre pas l'assentiment de la présidente du géant minier français dont Comilog est la filiale locale.

Plus rien ne va au sein de la Compagnie minière de l'Ogooué (Comilog) depuis près de deux mois aujourd'hui. Le dialogue social, qui semblait jusque-là porter de bons fruits, semble visiblement rompu. À tel point qu'employés et responsables de la société filiale du géant minier français Eramet ne regardent plus dans la même direction et peinent même à s'asseoir à la même table pour régler leur problème en famille.

En effet, depuis hier le climat s'est détérioré. Les travailleurs des sites d'Owendo, commune voisine de Libreville, et Moanda (Haut-Ogooué) ont déserté leurs postes de travail en réponse à l'appel au mouvement d'humeur illimité lancé par le collectif des syndicats de la boîte qui circule depuis des jours sur les réseaux sociaux.

Dans cette communication, le collectif des syndicats de Comilog qui regroupe le Syltrac, le Symiga, le Synatiex, le Synac, le Smic et le Strim reviennent sur les raisons qui motivent cette cessation d'activité et rappellent qu'un service minimum est mis en place selon les dispositions en vigueur dans notre pays. Ces derniers posent comme préalable à l'ouverture des négociations, le départ de l'actuel administrateur directeur général. Un revirement de situation que l'on doit cette fois au silence radio observé depuis la désignation du ministre de tutelle, Gilles Nembe, comme médiateur à cette crise.

" Le 20 août 2024 nous avons unanimement déposé un pré- avis de grève sur la table de la direction générale. Lequel avait conduit à une conciliation le 3 septembre 2024 menée par la direction provinciale du Travail. Cette conciliation a donné lieu à un procès-verbal de non-conciliation dans lequel le ministre des Mines a été désigné comme médiateur ", souligne le collectif. Sauf qu'en s'appuyant sur le Code du travail en son article 400, qui revient sur le rôle du médiateur et les délais accordés à l'intervention du médiateur qui est fixé à 15 jours selon ledit article, le collectif déplore le mutisme observé depuis une quinzaine de jours après la désignation du médiateur. Face donc à ce qu'ils considèrent comme un mépris et une violation flagrante de la loi et des procédures, le collectif des syndicats de la Comilog a donc appelé à une entrée en grève illimitée jusqu'au changement du mandataire social.

Notre démarche pour recueillir l'avis de la direction générale sur le site d'Owendo est restée vaine au motif que les responsables n'auraient pas reçu mandat de Moanda pour s'exprimer sur la question. Néanmoins, il ressort du procès-verbal de non-conciliation établi par la direction provinciale du travail du Haut-Ogooué que la direction générale, à son corps défendant, a rappelé entre autres que le départ de l'administration directeur général ne peut être décidé qu'en conseil d'administration.

Cette question a d'ailleurs été tranchée par la présidente directrice générale d'Eramet Christel Bories dans son courrier datant du 4 septembre dans lequel elle rappelle que depuis " la prise de fonction de Leod Paul Batolo en tant qu'administrateur directeur général de Comilog, l'entreprise a connu un développement considérable dont toutes les parties prenantes bénéficient aujourd'hui, au premier rang desquelles les salariés ". C'est dire que le départ de ce dernier n'est pas l'ordre jour des préoccupations des responsables du groupe.

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