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Enquête

Traversée de la Voie-Express : la résistance des piétons au goût du risque

Traversée de la Voie-Express : la résistance des piétons au goût du risque

Les passerelles construites à plusieurs endroit s sur la voie publique à travers la ville de Libreville et, principalement, le long de la Voie-Express, pour permettre aux populations de traverser en toute sécurité et quiétude, ne seraient que d'une moindre importance pour certains piétons inciviques et imprudents.

Ceux-là peinent toujours à comprendre que c'est pour enrayer voire réduire les sinistres sur ces zones réputées accidentogènes que les pouvoirs publics y ont érigé ces ponts. Point n'est pourtant besoin de revenir sur ces nombreux accidents au cours desquels des Librevillois ont perdu la vie, fauchés par un véhicule en voulant traverser la Voie-Express dans la zone de Plein-Ciel ou au niveau du carrefour-Sni par exemple, qui abritent ces infrastructures routières. Il fallait donc stopper l'hémorragie par la construction de ces ponts réservés à la circulation des piétons.

Mais en dépit des efforts consentis par le gouvernement en vue de sécuriser les usagers lorsqu'ils passent d'une voie à l'autre, il s'en trouve encore des individus s'illustrant par des comportements suicidaires qui les amènent toujours à prendre le risque de traverser la voie en faisant fi de la passerelle. Le week-end dernier, une jeune dame rencontrée au bas de l'ouvrage de Plein-Ciel trouvait "contraignant de passer par la passerelle, car cela me fait perdre énormément de temps". Cette habitante dudit quartier reconnaît tout de même qu'il y a eu "beaucoup de personnes qui ont été mortellement fauchées ici. Mais moi, je fais toujours extrêmement attention avant de m'engager sur la voie".

Et alors que la dame se confie à L'Union, un petit groupe de cinq personnes effectuent la traversée vers la station-service, contraignant même certains véhicules à ralentir sur une voie censée être à circulation rapide. "Ce spectacle est quotidien", témoigne un commerçant qui tient une petite boutique juste en face. Ce goût élevé du risque est quelque peu encouragé par le fait que le grillage qui avait été érigé sur le terre-plein pour dissuader les habitants de continuer à passer sous la passerelle a été endommagé au fil du temps par des automobilistes à la suite de multiples sorties de route. Depuis lors, les usagers trouvent donc plus facile de "couper la route" que de faire un détour par le pont, trop contraignant selon eux.

Ce comportement s'observe également au niveau du carrefour - Sni , dans la commune d'Owendo. Là-bas, les populations semblent même plus nombreuses à ne pas faire usage de la passerelle. Elles se rappellent pourtant "ce passé douloureux durant lequel plusieurs personnes ont été mortellement fauchées à cet endroit. Mais les gens oublient facilement", observe Yves, un vendeur de friperie aux alentours de l'infrastructure. Louise, une femme du 3e âge qui y vend des vivres, souligne, elle, qu'elle ne peut pas passer par la passerelle car, dit-elle, "j'ai un problème de genoux qui font mal".

Dans tous les cas, le carrefour-Sni est le lieu où les Librevillois semblent le plus hostiles à la présence d'une passerelle. D'autant que tous les jours que Dieu fait, au péril de leur vie, ils défient les automobilistes sur cette voie à grande circulation et fréquentée par de gros-porteurs qui font des va-et-vient entre le port d'Owendo et le reste de la ville. Le spectacle est tout simplement ahurissant.

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