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Société & Culture

Prise en charge de l'étudiant vivant avec le handicap : le vide total !

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LE dernier recensement de la population datant de 2013 estime à près de 380 000 le nombre de personnes vivant avec un handicap au Gabon, dont 1,2 % atteint le niveau universitaire. Preuve que quelque chose cloche dans la scolarisation de cette catégorie de citoyens. Pour le 1,2 % qui atteint le niveau universitaire, les mécanismes étatiques de prise en charge ou d'accompagnement de ces étudiants semblent absents, voire inexistants. Tenez, pour leur scolarité, l'astuce trouvée par on ne sait quel génie est de faire supporter ces frais par des mécènes. Des sources concordantes proches de la direction universitaire se souviennent ainsi que pour la rentrée 2020-2021, la scolarité des étudiants vivant avec le handicap avait été prise en charge par l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, Patrick Mouguiama-Daouda.

Pour l'année 2021-2022, le tour est revenu au recteur de l'Université Omar-Bongo, le Pr Mesmin-Noël Soumaho, de régler la facture. En 2022-2023, l'ex-Première ministre, Rose-Christiane Ossouka Raponda, a pris en charge les scolarités allant de 35, 50 à 80 0000 FCFA pour une trentaine d'étudiants. Cette année, avec le Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI), nul ne sait qui prendra le relais de cette ''aumône'' à laquelle on a assujetti des citoyens qui n'ont pour seul "péché" que de vivre avec un handicap. Pis, comme s'interrogeait, le président de l'Association des étudiants handicapés, Stive Mapaga Mapaga, dans son discours marquant l'assemblée générale de leur mouvement, le 14 octobre dernier : "Où sont les autorités quand on supprime injustement les allocations d'études des étudiants(es) vivant avec le handicap ?" L'allocation aurait donc été supprimée. Quand ? Pourquoi ? Par qui ? La situation spécifique de cette catégorie d'étudiants n'a-t-elle pas plaidé en leur faveur ?

Autre chose : si l'on concède que la scolarité est prise en charge par qui s'en sent capable, suffit-il de payer la scolarité ? Tant on sait qu'il faut à ces étudiants aller à l'école. Ce qui suppose le transport, souvent coûteux, spécialement pour eux. Il leur faut par ailleurs payer des fascicules, faire les copies des textes, exécuter les travaux de recherche. Le tout, sans aucun accompagnement financier, la bourse d'études ayant été suspendue, comme déjà indiqué. De même, au-delà des aspects financiers, il y a aussi les infrastructures : l’absence des fameuses rampes d'accès !

Eh oui. La mère des universités dispose de plein d'amphithéâtres non accessibles pour cette catégorie d'étudiants contraints souvent de ''ramper'' pour accéder aux salles de cours. En 2023, du fait d'un handicap, un étudiant doit se débrouiller pour assister aux cours ! Qui est à blâmer ? À la tutelle de réagir, de cesser de rester muette face à leurs sollicitations.

Reste à espérer que le régime de Transition embarque dans son train du Renouveau, la cause de ces étudiants.

 

Line R. ALOMO

Libreville/Gabon

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