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Société & Culture

Enseignement supérieur : l’urgence d’un plan de relance

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Les récents Conseils d'administration de l'UOB, de l'USTM et du CNOU permettent de comprendre les points sur lesquels pourront s'appuyer les pouvoirs publics. Mais une chose est sûre, relancer l'enseignement supérieur va coûter très cher.

DEPUIS la nomination du gouvernement Ndong Sima, rien d'officiel n'a encore filtré sur le plan de bataille pour remettre d'aplomb l'Enseignement supérieur. Si on connaît plus ou moins les maux dont souffre ce secteur, on ignore toujours ce qu'en pensent officiellement les autorités de ce département ministériel. Pour avoir une esquisse de leur programme, il faut se pencher sur les derniers conseils d'administration des Universités des sciences et techniques de Masuku (USTM) et Omar-Bongo (UOB) et du Centre national des œuvres universitaires (CNOU). Le premier élément est que le ministère et ces entités réfléchissent encore à la mise en place d'un budget qui devra respecter la situation financière actuelle du pays.

Le Premier ministre Raymond Ndong Sima avait indiqué, il y a quelques semaines, que les partenaires habituels du Gabon pourraient lever ou retarder leurs contributions. Ce qui aurait des répercussions sur les investissements prévus. Du coup, il a demandé à chaque institution de lui proposer "un budget réaliste". Pour l'élaborer, l'UOB, entre autres, devra tenir compte de certaines propositions faites par le ministre de l'Enseignement supérieur Hervé Ndoum Essingone. Celui-ci souhaite que la refonte de la pédagogie soit un des chantiers de la principale université du pays. Il s'agira d'intégrer les formations professionnalisantes dans les programmes. Ce qui va induire des collaborations renforcées avec le monde socioprofessionnel avec pour objectif de réussir l’insertion professionnelle des étudiants.

Des partenariats avec la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) sont envisagés. Ce qui peut sans doute expliquer pourquoi le ministre de l'Enseignement supérieur souhaite voir les enseignants-chercheurs orienter leurs prochains travaux sur les besoins réels du pays. L'infrastructure va sûrement capter la plus grosse partie du budget qui sera élaboré. Mais il faudra, en tenant compte de la situation actuelle, choisir entre la réfection et la construction. Ou un subtil mélange entre les deux. Car l'Université Omar Bongo a, par exemple, besoin d'amphithéâtres pour la Faculté des sciences et lettres, et d'un mur plus solide. La création d'une police universitaire permettrait, en même que l'élévation de cette barrière, de protéger le matériel.

En effet, sur les dernières années, environ 150 climatiseurs ont été volés. Puisque les budgets des universités et grandes écoles sont en cours d'élaboration, il est donc difficile de savoir ce que le gouvernement de la Transition va devoir mettre sur la table pour impulser la réforme de l'Enseignement supérieur. Mais on peut se faire une petite idée en se penchant sur l'une des sollicitations du CNOU. Ce dernier, pour fonctionner correctement, avait souhaité que lui soit alloué un budget de 18 milliards. Si on reporte ce montant à toutes les universités publiques et grandes écoles, il est facile de se rendre compte que les pouvoirs publics vont devoir trouver de grosses ressources.

 

Serge A. MOUSSADJI

Libreville/Gabon

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