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Politique

Le retour mesuré de Brice Laccruche Alihanga

Brice Laccruche Alihanga

À quatre semaines des élections, une voix éraillée chargée de douleurs passées se fait entendre. Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba était, lundi dernier, sur le plateau de nos confrères de TV5 Monde.

"Vous avez devant vous un homme qui revient de l'enfer. Je suis vivant certes, mais pas indemne", lancet-il chargé de souvenirs pénibles. Quatre ans d’isolement total, enfermé dans une cellule de 6m², sans accès à l’essentiel, il faisait ses besoins là où il dormait, privé de toute notion du temps.

Lorsqu’il en sort en octobre 2023, il a perdu 40 kilos et est atteint d’un cancer du côlon. Sans détour, il désigne les responsables de son calvaire : les Bongo. Désormais conseiller stratégique du président Brice Clotaire Oligui Nguema pour le Haut-Ogooué, au sein de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), il se veut prudent : "Je ne suis pas totalement de retour dans la vie politique".

Il n’est pas candidat mais le poste qu'il occupe est le symbole d'un retour dans l’arène politique après avoir payé le prix d’un refus : celui d’adhérer à une logique dynastique. Il assume sa fracture avec le système Bongo-Valentin, qu’il qualifie de "cartel". Il accuse nommément ses "bourreaux", désormais libres, d'inverser les rôles en se présentant comme des victimes.

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Laccruche Alihanga se veut plus "conseiller stratégique" d’Oligui Nguema, qu’acteur de terrain. Séduit par "l’inclusion des sans noms" dans la nouvelle formation présidentielle, il estime que l’UDB représente une chance de renouveau, en référence à une élite longtemps verrouillée. Il se positionne à juste titre comme témoin d’un passé sombre et artisan potentiel du renouveau.

"Si je peux accompagner sans être forcément opérationnel ce renouveau, je n’hésiterai pas", dit-il. Il dit partager des points communs avec Oligui Nguema et reste assez fier de son passage au sommet de l’État. Fort de son introspection forcée en prison, il invite à l’humilité, à "laisser la justice suivre son cours et responsabiliser chacun pour ses actes".

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