Le Gabon reprend le contrôle de la SNBG

L'année 2024 s'achève avec une bonne nouvelle pour l'économie gabonaise. Hier, en présence du président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, l'État a acté le rachat de la Société nationale des bois du Gabon (SNBG). Dans la foulée, le chef de l'Etat a reçu le protocole d'accord fixant le cadre de cession du capital de la SNBG par la Zone économique spéciale du Gabon (GSEZ). Une opération d'autant plus louable qu'elle consacre la réappropriation par l'État gabonais de ce fleuron créé en 1976 et bradé à GSEZ, en 2018, pour la modique somme d'un million de FCFA.

Mieux, elle va permettre au Gabon de marquer sa souveraineté sur la gestion de nos ressources forestières, comme l'a souligné le ministre des Eaux et Forêts, le général Maurice Ntossui Allogho. Pour mémoire, la SNBG avait comme principales activités l'achat et la vente des grumes, notamment l'okoumé et l'ozigo, deux essences emblématiques de notre pays pour lesquelles elle avait d'ailleurs le monopole. Puis elle a traversé une période difficile, particulièrement entre 2011 et 2019. Des moments marqués par d'importantes pertes financières. Il semble que la société n'ait pas été capable se s'adapter à la mesure portant interdiction d'exporter le bois sous la forme de grume.

"La décision stratégique d'interdire l'exportation des grumes en 2009, s'inscrivant dans une volonté de promouvoir la transformation locale et la création de la valeur ajoutée, a marqué une nouvelle étape. Cette réforme, bien qu'ambitieuse, a nécessité des ajustements et adaptations structurelles importantes pour l'ensemble du secteur forestier, y compris pour la SNBG que nous avons malheureusement laissée sombrer" a déclaré le membre du gouvernement. Ajoutant "qu'assumer cet héritage aujourd'hui
revient à redéfinir des priorités rationnelles dans ce secteur clé de l'économie gabonaise".

Au demeurant, il sera question pour les acteurs sectoriels d'assurer une gestion optimale et transparente de nos ressources forestières. Par ailleurs, derrière la décision étatique de se réapproprier la Société nationale des bois du Gabon, il y a l'ambition de capitaliser son expertise et moderniser ses structures afin d'en faire un modèle de gestion exemplaire et d'optimiser la transformation locale et l'industrialisation. Dans ce sens, "l'administration des Eaux et Forêts et ses partenaires ambitionnent de renforcer les capacités, de la coupe à la transformation du bois, pour créer plus d'emplois, dynamiser les économies locales et positionner nos produits sur des marchés à valeur ajoutée",a indiqué le général Ntossui Allogho.

Il y a également l'objectif de consolider le leadership du Gabon dans la préservation de la biodiversité. Cela est d'autant plus fondamental qu'au moment où le monde entier reconnaît le rôle pionnier de notre pays en matière de protection de son massif forestier, la Société nationale des bois du Gabon est appelée à devenir un outil de premier plan et un modèle pour maintenir cet équilibre entre la préservation et l'exploitation rationnelle des ressources forestières.