La zone est réputée dangereuse. Vols à la tire et braquages à l'arme blanche y ont lieu régulièrement sans que leurs auteurs ne soient vraiment inquiétés. Il s'agit précisément de la zone dite Promo-Gabon, intégrant les feux tricolores de STFO et ses environs, les voies menant aux feux de La Peyrie et celle débouchant sur le mythique carrefour Rio.
Des gangs, dont les membres, agissant vraisemblablement sous l'effet de stupéfiants ou de l'alcool, y sévissent de jour comme de nuit. "Ici, les cas de braquage sont fréquents. Le phénomène ne date pas d'aujourd'hui. Mais jamais une solution définitive n'a été trouvée, en dépit de plusieurs plaintes", affirme une jeune commerçante qui habite la zone. Déjà, le 11 décembre dernier, une étudiante de l'Institut universitaire des sciences de l'organisation (IUSO), situé justement dans l'emprise du périmètre à risque, a été victime d'un braquage au couteau au moment où elle regagnait vers 14 heures son domicile après les cours.
La jeune femme raconte qu'une fois sortie du portail de son établissement, elle a été surprise de constater qu'un homme se dirigeant droit vers elle s'est mis à la menacer avec un canif Après l'avoir ainsi brutalisée, le dangereux personnage lui a arraché son sac, avant de prendre la poudre d'escampette en empruntant un raccourci réputé pour sa dangerosité. Terrifiée, l'étudiante appelant désespérément à l'aide n'a eu que ses yeux pour pleurer face à cette triste réalité qui perdure et que d'autres avant elle ont vécue.
"Nombreux parmi nos étudiants ont perdu soit un ordinateur, soit un téléphone, soit encore d'autres effets précieux", témoigne Serge, l'un des surveillants de l'établissement d'enseignement supérieur. Celui-ci révèle même que "l'une de mes collègues avait été braquée par un membre du gang qui écume la zone, en emportant la totalité de son salaire." En espérant que le responsable de cet acte soit identifié et appréhendé, tout comme les autres délinquants qui écument les environs, la communauté universitaire de cet établissement reste sous le choc et redoute de nouvelles agressions.
Elle souhaite donc que des mesures drastiques soient prises par les autorités compétentes, notamment les forces de sécurité, en vue d'endiguer le phénomène qui prend des proportions inquiétantes aux abords de l'Institut. La récurrence des scènes de braquage dans ce périmètre, tout comme sur l'ensemble du Grand Libreville d'ailleurs, devrait en réalité interpeller les services de police voire de gendarmerie.
"Nous avons adressé plusieurs plaintes à la police dont les éléments ont effectué des patrouilles nuit et jour. Mais sans effet", raconte Serge. Des riverains rencontrés par L'Union pensent même, à tort ou à raison, que "la police nous a abandonnés et ne se préoccupe même pas du phénomène. " Du coup, l'angoisse envahit chaque jour un peu plus habitants et travailleurs exerçant dans cette partie du 3e arrondissement de Libreville, également en proie à la délinquance juvénile qui sévit à travers la capitale gabonaise.