Humeur : la colère des journalistes de TéléAfrica

C'est pour éviter cette situation déplorable que les journalistes et autres agents de la chaîne de télévision TéléAfrica ne cessent de monter au créneau. Ils réclament à ce jour, dix-sept mois de salaires impayés. Autrement dit, cela fait un an et cinq mois que cette entreprise ne parvient plus à assumer correctement ses engagements vis-à-vis de ses agents.

Une réalité absolument impensable. D'autant plus que ladite structure est la propriété de la famille Bongo, qui a dirigé le Gabon durant un demi-siècle. Selon les agents en colère, le Comité pour la transition et la restauration des institutions, dès son arrivée au pouvoir, avait commencé à assurer le paiement des salaires, sans prendre en compte la dette de quatorze mois d'arriérés. Hélas, depuis trois mois, plus rien. Ce qui donne à ce jour dix-sept mois de dette. Il faut souligner que les déboires de TéléAfrica ne datent pas d'aujourd'hui.

Ces dernières années, la situation de cette télévision, qui a fait rêver la jeunesse gabonaise durant les années 1990, était devenue très peu reluisante. Les arriérés de salaires démotivaient son personnel qui semblait forcer les choses pour éviter un écran noir. Un drame est d'ailleurs survenu dans ses locaux en 2023.

En effet, abandonné à lui-même, le journaliste Prince Ozone Magnombe, a perdu la vie le mardi 20 juin 2023 dans un des bureaux de TéléAfrica, son employeur, où il avait élu domicile, faute de moyens pour louer une maison et vivre décemment.