La décision d'harmoniser les coefficients des matières en classe de 6e et 5e au Gabon représente un changement fondamental dans le paysage éducatif du pays. Loin de se limiter à une simple modification administrative, cette réforme, selon Dr Guy-Roger Kaba, Fonctionnaire gabonais en détachement, enseignant de mathématiques PhD en didactique des mathématiques, spécialiste en éducation, à tout son intérêt.
Selon lui, elle vise à réduire les inégalités qui persistent dans le système éducatif, tout en alignant celui-ci sur des pratiques reconnues à l'international. Pour le spécialiste en Éducation, l'idée selon laquelle des coefficients élevés inciteraient les élèves à mieux travailler certaines matières, comme les mathématiques, mérite d'être réévaluée.
Historiquement, la France a introduit la différenciation des coefficients dans les années 1970, pensant que cela valoriserait certaines disciplines jugées essentielles et motiverait ainsi les élèves à s'y investir davantage. Cependant, des recherches, notamment celles menées par Tricot en 2017, montrent que la motivation des élèves est davantage influencée par leur perception de l'utilité des matières et leur lien avec la réalité, plutôt que par le poids accordé à ces matières dans le calcul de la moyenne, fait remarquer M. kaba. Il est donc crucial de dépasser cette hiérarchie des matières pour favoriser un apprentissage plus équilibré et pertinent.
Ainsi, d’après M. Kaba, cette réforme pourrait permettre de redéfinir les priorités éducatives au Gabon. En valorisant chaque matière pour son apport au développement global des élèves, le système éducatif pourrait encourager une approche plus intégrée et moins compétitive. L'enjeu est de créer un environnement d'apprentissage où chaque élève se sent valorisé et motivé à s'investir dans l'ensemble des disciplines, contribuant ainsi à forger des citoyens éclairés et engagés. L'harmonisation des coefficients n'est pas seulement une question de chiffres, mais un pas vers une éducation plus juste et inclusive pour tous.