Élections présidentielles : un scrutin anticipé qui divise

La décision de tenir des élections anticipées suscite des réactions variées au sein de la classe politique. D'un côté, certains acteurs se réjouissent de ce tournant vers un retour rapide à l'ordre constitutionnel. Le député Marcel Libama exprime son soutien en affirmant qu'il a toujours plaidé pour que la Transition soit la plus courte possible. De même, Aminata Ondo, deuxième secrétaire du Conseil économique, social et environnemental (CESE), salue cette annonce comme une validation du processus engagé depuis le 30 août 2023.

Cependant, cette annonce n’est pas exempte de critiques. Le Pr Noël Bertrand Boundzanga, président de la Plateforme Telema, considère cette précipitation comme une réponse à la baisse de popularité du Comité pour la transition et la restitution des institutions (CTRI). Pour lui, la fixation de cette date témoigne d'une stratégie désespérée. Pierre-Claver Maganga Moussavou, leader du Parti social démocrate (PSD), va dans ce sens en dénonçant une "violation du chronogramme de la Transition" et une volonté de "mettre la charrue avant les bœufs".

Au-delà des divergences d'opinion, les craintes relatives aux conditions climatiques du mois d'avril sont partagées. Les politiques s’inquiètent des conséquences des pluies sur le réseau routier national, ce qui pourrait entraver le bon déroulement de la campagne électorale. De plus, l'implication des enseignants dans le processus électoral soulève des préoccupations quant au fonctionnement des établissements scolaires, déjà fragilisés par la situation politique.

Ainsi, à quelques mois d'une élection cruciale, le paysage politique reste en ébullition, entre espoirs de stabilisation et craintes d'une transition tumultueuse. Le défi pour le gouvernement sera de garantir non seulement la crédibilité du scrutin, mais aussi la sécurité et le bon déroulement des activités scolaires. La route vers la présidentielle s’annonce semée d’embûches.