L'atmosphère était électrique dimanche dernier à l'Eglise Universelle du Royaume de Dieu de Libreville. Loin du message habituel "Arrêtez de souffrir", c'est un cri de colère qui a résonné dans l'assemblée. Les pasteurs gabonais, longtemps réduits au silence, ont osé défier ouvertement la hiérarchie brésilienne, dénonçant une injustice flagrante.
La tension, palpable, couvait depuis des années selon des témoignages recueillis sur place. Les pasteurs gabonais se sentent marginalisés, relégués au second plan malgré leur implication dans le développement de l'Eglise. "Nous travaillons d'arrache-pied, nous amenons les fidèles, mais ce sont les Brésiliens qui récoltent les fruits de notre labeur", dénonce un membre de la congrégation.
Les accusations sont accablantes : monopolisation des postes clés, disparités salariales criantes, privilèges exorbitants accordés aux Brésiliens tandis que les Gabonais luttent pour subvenir à leurs besoins. "Ils nous traitent de démoniaques, prétendent que nous n'avons pas le Saint-Esprit, alors qu'ils vivent dans l'opulence", s'indigne un pasteur auxiliaire.
La colère est partagée par les fidèles, solidaires de leurs pasteurs. Des voix se sont élevées pour interpeller directement l'évêque brésilien Marcello, fondateur de l'Eglise. "Les Brésiliens sont venus s'enrichir, pas servir Dieu. Nous exigeons leur départ et que justice soit faite", a lancé un fidèle sous les acclamations de l'assemblée.
L'atmosphère délétère a dégénéré en affrontement physique, nécessitant l'intervention de la police. Cette crise profonde révèle les tensions au sein de l'Eglise Universelle, symbole d'un clergé africain en quête d'émancipation face à un modèle importé perçu comme néocolonialiste.
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