Jusque-là très peu audible – pourtant consulté tant par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema que par les participants au récent Dialogue national inclusif (DNI) en qualité de personne ressource – Paul Malekou a récemment livré sa position sur le débat en cours. Et ce, via une interview qu'il a accordée à nos confrères de Gabon Media Time (GMT).
En effet, ce dignitaire de la République, qui a figuré dans plusieurs gouvernements depuis l'ère de feu Léon Mba, et ancien juge de la Cour constitutionnelle vient de trancher dans le vif le débat entre partisans du "oui" et ceux du "non" au référendum à venir. Cet habitué des arcanes politiques s'insurge contre ce qu'il est convenu de qualifier de "querelle de clochers". Ce d'autant que, selon lui, les arguments des deux camps reposent sur du vent.
"Je considère que c’est un faux débat, dans la mesure où ni les uns ni les autres n’ont le texte du projet de la future Loi fondamentale. On a parlé de régime présidentiel, de régime parlementaire et même de régime semi-présidentiel, mais en réalité, on ne sait rien de tout cela. Pour moi, le débat sur le non ou sur le oui par rapport à ce projet de Loi fondamentale que personne n’a lu ni vu, n’a pas lieu d’être", estime-t-il.
Occasion pour ce patriarche d'appeler ses concitoyens à la pondération et à attendre d'entrer en possession du projet de nouvelle Constitution pour en débattre. Non sans rappeler les principes constitutionnels basiques.
"En matière de Loi fondamentale, il y a trois principes sur lesquels la loi doit être bâtie. La loi doit être impersonnelle, intemporelle et enfin non discriminatoire. On n’élabore pas une Loi fondamentale parce qu’on aime M. Malekou et qu’on veut que ce soit lui qui reste ad vitam aeternam au pouvoir. La Loi fondamentale doit être sacrée et inscrite dans le marbre", a-t-il précisé.
Cette position du "natif de Fougamou" tombe véritablement sous le sens. Mieux, il invite clairement les partisans des deux camps à savoir raison garder, comme le commande la sagesse. Espérons simplement que son message soit compris de tous.
Yannick Franz IGOHO
Libreville/Gabon