L'article 43 du projet de Constitution, qui suscite l'espoir d'un renouveau démocratique au Gabon, est sans équivoque : "Au terme du mandat du président de la République, son conjoint et ses descendants ne peuvent se porter candidats à sa succession". Cette disposition répond à une préoccupation majeure de la classe politique et de l'opinion publique : la crainte d'une dérive monarchique qui semblait se confirmer au fil des ans.
Le "Bongo land", expression tristement célèbre, symbolisait l'emprise d'une seule famille sur le pouvoir, avec à sa tête Omar Bongo Ondimba puis son fils Ali Bongo Ondimba. Le spectre d'une nouvelle succession dynastique avec Noureddin Bongo Valentin planait sur le pays, alimentant les inquiétudes. Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a donc pris le taureau par les cornes en inscrivant noir sur blanc l'interdiction de toute candidature issue du cercle familial direct du président sortant.
Cependant, si l'article 43 clôt la porte à une transmission directe du pouvoir, des interrogations subsistent. Qu'en est-il des descendants d'un ancien chef d'État qui souhaiteraient se présenter à la magistrature suprême après un mandat exercé par un président extérieur à la famille ? Le texte reste muet sur ce point crucial.
Ainsi, si le projet de Constitution marque une rupture significative avec le passé en brisant le schéma d'une succession familiale immédiate, il ne dissipe pas totalement le flou sur la possibilité pour un descendant d'accéder au pouvoir après une alternance. La question de la transmission dynastique au Gabon, bien que mise à mal, n'est donc pas totalement réglée. L'avenir nous dira si cette nouvelle Constitution permettra d'instaurer une véritable démocratie ou si elle n'est qu'un leurre pour perpétuer un système sous une autre forme.
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