La "Gardienne des lois", le temps d'une journée s'est débarrassée de sa solennité habituelle pour revêtir des atours beaucoup plus festifs. Hier, la Cour constitutionnelle de la Transition a célébré en différé, dans sa salle des Banquets sise au sous-sol, sa première année d'existence.
Portée sur les fonts baptismaux le 6 septembre 2023, via la nomination de son président, suivie de la prestation de serment des juges constitutionnels, le 12 du même mois, la juridiction présidée par Dieudonné Aba'a Owono n'a eu droit à aucun round d'observation. Un an plus tard ses différents responsables ont jugé utile de regarder dans le rétroviseur.
Ouvrant la série d'allocutions circonstancielles, le Doyen des juges, Christian Bignoumba Fernandès a dressé le bilan d'exercice des activités de la "haute juridiction" sur le plan international ainsi que les activités juridictionnelles de l'institution. À sa suite le secrétaire général de la Cour constitutionnelle, Sany Megwazeb, s'est pour sa part réjoui du climat prévalant dorénavant au "palais de la Constitution".
"(...) Un an après sa mise en place, cette Cour constitutionnelle de la Transition a atteint un fonctionnement optimal et équilibré. En effet, une nouvelle gouvernance a été instaurée, le pan administratif rehaussé. Bref, une gouvernance participative et inclusive ; où l'amélioration des conditions de travail et de vie de l'agent public est le leitmotiv de l'action du président de cette haute institution transitionnelle", a laissé entendre le représentant de l'Administration centrale. Non sans relever l'amélioration notoire des conditions de vie des agents à travers l'achat de deux bus de transport et la signature d'une assurance maladie complémentaire.
Tenant compte de l'actuel contexte politico-institutionnel, la "Gardienne des lois", pour reprendre Jean-François Obiang, directeur de cabinet du président de la Cour constitutionnelle, a dû s'adonner à la "diplomatie souterraine". "(...) Le cabinet a donc été aux premières loges, pour organiser et vivre, de très nombreuses rencontres entre divers acteurs institutionnels et non institutionnels avec le président de la Cour constitutionnelle", a déclaré Jean-François Obiang. Avant d'ajouter : "Les institutions républicaines, les organisations de la société civile, les partis politiques ont ainsi été souvent reçus en audience, par- fois pour échanger, souvent pour solliciter des conseils et quelques fois en vue d'un partage d'expériences".
Dans son propos, ce dernier n'a pas manqué non plus de relever les actions de lobbying à l'international au plus fort de la mise sous cloche du Gabon sur la scène internationale, peu après le renversement d'Ali Bongo Ondimba. Clôturant la dite série d'allocutions, Dieudonné Aba'a Owono, président de la Cour constitutionnelle, a naturellement exposé sa méthode, basée sur l'inclusion. "(...) De ces premiers échanges (Ndlr : avec le personnel), se sont dégagés un certain nombre de difficultés, d'inquiétudes légitimes, mais aussi et fort heureusement, quelques promesses d'une bonne collaboration à venir", a-t-il déclaré. Occasion pour ce juge constitutionnel d'évoquer les chantiers à venir. Lesquels chantiers vont avoir un réel impact sur l'avenir de la Nation gabonaise, espère-t-il.