Session criminelle ordinaire : Doris Gbati N’Gname condamnée pour traite d’êtres humains

Session criminelle ordinaire : Doris Gbati N’Gname condamnée pour traite d’êtres humains

Si elle a donné main levée au mandat de dépôt qui lui avait été décerné courant décembre 2020, la sanction pénale prononcée par la Cour criminelle ordinaire, à l’encontre de Doris Gbati N’Gname, de vrait pouvoir servir de leçon à cette ressortissante d’Afrique de l’Ouest.

En effet, elle a été jugée mardi par cette juridiction qui l’a reconnue coupable du crime de traite d’êtres humains, et l'a condamné à 10 ans de réclusion criminelle dont 6 assortis du sursis. Il y a près de 4 ans, cette dame a été interpellée pour traite et exploitation de jeunes filles mineures.

Selon la juridiction de jugement, elle les faisait venir du Bénin, du Togo et du Nigeria à ses frais, pour les placer ensuite chez des particuliers à des fins de travail. Et c’est sur les revenus mensuels des jeunes filles qu’elle récupérait l’argent dépensé pour les faire venir au Gabon.

Devenue adulte, l’une de ses victimes s’était également lancée dans cette pratique interdite par la législation gabonaise. Arrêtée par les services de la police, Doris Gbati N’Gname reconnaîtra les faits. Placée sous mandat de dépôt, le 18 décembre 2020, elle attendait donc son jugement à la prison centrale de Gros-Bouquet. Mardi dernier, elle a été condamnée à la peine évoquée plus haut.

Depuis plusieurs décennies, le Gabon constitue un pôle régional majeur vers lequel convergent de nombreux mouvements migratoires, dont l’un des plus importants est le trafic clandestin d’enfants originaires des pays d’Afrique de l’Ouest.

Originellement organisé à partir du Bénin et du Togo, celui-ci s’est étendu à la plupart des pays de cette sous-région. Si les facteurs socioculturels expliquent ce phénomène, la dégradation du contexte économique des pays d’Afrique occidentale est aussi à considérer.

De fait, la pauvreté apparaît, dans cette sous-région, comme un fléau de masse. Une étude du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) évaluait, par exemple pour 2002, le nombre des pauvres à 100 millions sur un total de 230 millions d’individus.

Si cette réalité justifie la traite et l’exploitation des enfants à des fins de travail en Afrique de l’Ouest, ce qui n'est pas le cas au Gabon où la législation punit sévèrement ces pratiques. Il reste maintenant à espérer que la justice ne va pas se limiter à ces procès, mais qu’elle ira bien au-delà.

Car trop d’enfants sont visibles dans les rues de Libreville où, tels des guides touristiques, ils servent d’accompagnateurs aux mendiants. Y compris devant les mosquées.

 

G.R.M

Libreville/Gabon

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