Stratégie de campagne : Les réseaux sociaux plutôt que l’affichage publicitaire

Le contraste est assez saisissant pour être relevé. Contrairement aux trois derniers scrutins présidentiels (2009, 2016 et 2023) où la débauche d’effigies et de panneaux à la gloire du président déchu était sans aucune mesure, l’élection de 2025 paraît bien timide comparativement.

Au 5e jour de la campagne présidentielle, les grandes artères de la capitale (Bord de mer, boulevard Triomphal, Voie-Express…) sont désespérément vides. Seul un candidat marque sa présence : Brice Clotaire Oligui Nguema dont l’image et les slogans dominent la quasi-totalité des grands espaces publicitaires. 

Les autres prétendants — faute de moyens ou par pure fatalité — semblent n’avoir pas opté pour cette stratégie, d’ailleurs bien coûteuse, de tape-à-l’œil à l’américaine. Les réseaux sociaux sont, pour la plupart des candidats, le moyen le moins cher et le plus efficace pour capter l’attention des électeurs.

"À quoi bon donc dépenser des millions de francs dans des affiches à placarder sur l’ensemble du territoire national quand on peut disposer d’un moyen gratuit pour communiquer et toucher des milliers de personnes ?", s’interroge-t-on dans les états-majors de campagne des candidats aux moyens limités.

"Nous n’avons pas les mêmes moyens que le candidat du pouvoir. Nous faisons donc avec le peu d’argent dont nous disposons. On n’a pas d’autre choix que de se rabattre sur les réseaux sociaux qui peuvent être une arme redoutable et très efficace pour faire passer notre message", indique le représentant d’un candidat.

À Publicom, leader au Gabon en matière d’affichage publicitaire, le constat est sans appel. "À part le candidat Brice Clotaire Oligui Nguema, nous n’avons reçu aucune commande ou réservation pour nos panneaux publicitaires venant de la part des sept autres candidats. C’est la première fois que cela nous arrive. Je crois savoir que tous misent sur la force des réseaux sociaux pour faire passer leur message et convaincre le maximum de Gabonais", fait observer sa responsable, qui déplore, néanmoins un gros manque à gagner.