FACE aux nombreux cas de déraillements et des avaries observés ces dernières années sur la voie ferrée, le gouvernement a sollicité l’expertise en 2022 du cabinet Manstrict consulting France afin de renforcer l’Agence de régulation des transports ferroviaires (ARTF) dans ses opérations et son rôle de régulateur dans ce secteur.
En juin 2023, ce plan de transformation numérique a été livré par le cabinet français. Il devait permettre au régulateur d’avoir accès à des données d’exploitation ferroviaire. Ayant une valeur qualitative et quantitative, celles-ci sont générées par les objets connectés des trains en circulation dont l’exploitation est assurée par la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag). Huit mois après sa mise en place, l’on est en droit de se demander si ce plan de transformation numérique mis à la disposition de l’ARTF est correctement suivi par les parties concernées. Nous avons pu se le procurer dans nos investigations. Et pour en savoir davantage, nous avons contacté David Mbouroukounda, consultant senior et directeur de mission chez Manstrict consulting France.
"Ces questions sont fondamentales, compte tenu de ce que parmi les causes les plus probables des déraillements de trains observés ces derniers temps, il y a la rupture d’essieu, la défaillance du freinage, la déformation et la géométrie de la voie, mais aussi le tonnage des trains", a-t-il, d’emblée, expliqué. En somme, ce plan de transformation numérique donne des informations précises sur le chargement des trains, la vitesse, les systèmes de freinage et de suspension, la position GPS du serpent métallique, son tonnage, l’état du système de couplage, etc.
"À la suite des ateliers et entretiens organisés par le cabinet Manstrict à Owendo et Moanda, il avait été exprimé à l’ancienne administration de l’ARTF de contrôler le tonnage à l’avenir avant d’accuser systématiquement la voie dans le cadre d’un déraillement ; de revoir la convention et mettre à jour la convention d’exploitation (avec Setrag) qui ne décrit pas les aspects opérationnels, en termes de périmètre de responsabilité, d’actions et d’éventuelles sanctions, et de permettre aux opérateurs ARTF d’avoir des terminaux mobiles à l’effet de collecter l’information lors des contrôles à bord", a-t-il souligné.
Avant d’ajouter : "Dans la gestion du trafic, le potentiel de valeur des sondes est multiple. Celles-ci prédisposent l’exploitant et le régulateur à prévoir et anticiper les avaries. Les données en question sont bien évidemment rapatriées dans un cloud et accessible par l’exploitant, pour avoir des indicateurs de performance, de risques et économiques en termes de transport." Il reste maintenant aux deux parties concernées, à savoir l’ARTEF et la Setrag, à édifier les plus hautes autorités et les usagers de la voie ferrée sur l’application pratique des recommandations du cabinet Manstrict consulting France.
G.R.M
Libreville/Gabon