Voix africaines de la science (AVoS II) est une initiative qui veut replacer l’Afrique au centre de l’innovation en santé mondiale, en misant sur sa souveraineté sanitaire et en amplifiant la voix de ses scientifiques.
Le 18 septembre dernier, la deuxième édition des Voix Africaines de la Science (AVoS II) a été lancée à Dakar, au Sénégal, lors d’un webinaire continental. Objectif : renforcer la place et la voix de l’Afrique dans la Recherche, le développement et l’innovation (RDI) en santé mondiale.
Tout est parti de la première édition, née pendant la pandémie de COVID-19, qui avait permis de déconstruire des mythes, restaurer la confiance du public et toucher plus de 500 millions de personnes… Tant l’Afrique est trop souvent perçue comme simple réceptrice de solutions extérieures, alors qu'elle produit elle aussi des innovations majeures et contribue à des avancées scientifiques profitant à l’humanité entière.
Aussi, cette deuxième édition a-t-elle la particularité de passer d’une réponse à la crise sanitaire à une démarche proactive de définition d’agenda. Déployé sur la période 2024-2026, en partenariat avec l’Alliance africaine pour la recherche, l’innovation et le développement en santé (AHRIDA), l’African medical and research foundation (AMREF Health Africa), la South african health technologies advocacy coalition (SAHTAC), le Centre for health research and development (CHReaD) et Speak Up Africa, il est question d’institutionnaliser le rôle des scientifiques africains dans la fixation des priorités de recherche et la mobilisation de ressources.
Pour John Mdluli de la SAHTAC, membre d’AHRIDA, AVoS II est une plateforme opportune pour institutionnaliser le leadership de l’Afrique dans la RDI en santé. ''Nous voyons ce moment comme celui de dépasser la dépendance et de positionner les solutions africaines comme moteur de notre souveraineté sanitaire'', a-t-il déclaré.
En fait, l’Afrique supporte 25 % de la charge mondiale des maladies mais représente moins de 1 % des dépenses mondiales de santé. '' La recherche, le développement et l’innovation en santé doivent être reconnus comme le moteur de la transformation de l’Afrique. En valorisant l’expertise locale, nous pouvons stimuler de nouvelles industries et libérer des opportunités d’investissement bénéfiques à tous '', insiste un professionnel de santé publique et stratège en politiques de santé.
De Dakar à Nairobi, d’Abidjan à Johannesburg, les champions d’AVoS se mobilisent pour influencer les politiques, plaider pour l’opérationnalisation de l’Agence africaine des médicaments (AMA) et renforcer l’écosystème africain de la recherche en santé. Pour Fara Ndiaye, cofondatrice et directrice exécutive adjointe de Speak Up Africa, avec la baisse des financements des bailleurs, il est urgent que l’Afrique investisse massivement dans sa souveraineté sanitaire. ''Les solutions africaines doivent non seulement être exprimées, mais aussi positionnées pour façonner l’avenir de nos systèmes de santé. Et c’est exactement ce que font les Voix africaines de la science. ''
Un appel est donc lancé aux gouvernements, au secteur privé et aux partenaires pour financer la RDI africaine, non par charité, mais comme un investissement stratégique mondial.
AVoS II se présente donc comme un mouvement et non une simple campagne, affirmant que l’Afrique doit désormais parler d’elle-même et s’imposer dans l’arène mondiale de la santé.
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