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Enquête

Ogooué-Ivindo : la rivière Ivindo menacée de pollution ?

Vue du large de l’Ivindo complètement jaunâtre.

Vue du large de l’Ivindo complètement jaunâtre. © DR

Le constat était parti de Mvadhy, district situé à l’extrémité nord-est du Gabon, à quelques encablures de la frontière avec le Congo-Brazzaville, à l'amont de l'Ivindo. L’eau de cette rivière qui traverse la ville de Makokou, le chef-lieu de la province de l'Ogooué-Ivindo, d’ordinaire sombre (couleur attribuée au fer de Belinga) avait subitement viré à l'ocre, un peu comme l'eau de mare, sans aucune explication apparente.

L’inquiétude est née du fait que, de mémoire d'Ogivin établi aux abords de la rivière, c’est la toute première fois qu’un tel phénomène est observé sur la rivière Ivindo. " Depuis nos naissances, on n’a jamais vu un changement comme ça. Cette eau-là nous sert à boire, à laver, on pêche dedans, on mange ce poisson, on n’a jamais vu ça ", confie Gille Mbaya, chef du regroupement des villages Mayibouth 1.

Le sexagénaire a soutenu que des investigations menées par les communautés locales révèlent que " c’est au niveau de l’amont de Mvadhy, vers Megobe, côté Congo que cela provient. Il y a une société chinoise qui fait dans l’exploitation de l'or dans la zone et les résidus de leur exploitation se répandent régulièrement sur le cours de la rivière."

Les affirmations de ce riverain sont soutenues par un haut responsable d’une société d'exploitation d'or du côté du Gabon ayant requis l’anonymat. " Il existe des preuves de l’origine de cette situation. Le problème vient bien d’une exploitation minière située de l’autre côté de la frontière du Gabon, côté Congo-Brazzaville ", a-t-il confié aux reporters de L'Union. Des propos soutenus également par le sous-préfet du district de Mvadhy dans un entretien en off avec nos reporters.

Dans tous les cas, les communautés locales ont multiplié les appels à l'endroit des autorités de notre pays pour que toute la lumière soit faite sur cette situation qui, du reste, pourrait avoir des conséquences sérieuses sur la santé des populations, en même temps qu'elle constituerait une véritable menace environnementale.

" L’Ivindo ce n’est pas seulement la province de l’Ogooué-Ivindo. L’Ivindo part du Cameroun, borde le Congo et se jette dans l’Ogooué avant de finir à la mer. Donc, c’est un problème général, de tout le peuple gabonais et les autorités doivent regarder cette situation ", martèle le chef de regroupement des villages Mayibouth.

Interrogé sur la question, lors d'un récent séjour dans la province en rapport avec la visite des permis miniers dans la région, le ministre des Mines Gille Nembe a expliqué que " du côté du territoire gabonais, nos enquêtes, aujourd’hui, ne nous ont pas permis de relever des traces d’exploitation illégale qui auraient amené à des changements de couleur de l’Ivindo ". Avant de promettre " de revenir vers la presse dans les prochains jours ".

Très attendu, ce retour d’information permettrait non seulement de rétablir la vérité mais aussi de rassurer les communautés locales.

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