La taxe forfaitaire sur l’habitat ou TFH suscite, comme toute réforme fiscale, débats, controverses et interrogations légitimes des populations déjà éprouvées par la vie chère et les difficultés quotidiennes. Certains y voient une charge supplémentaire, d’autres une opportunité de consolider l’assiette fiscale pour accroître les ressources nécessaires à la réalisation des ambitions sociales du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Ces positions tranchées placent naturellement le gouvernement sur une ligne de crête. Face à la situation, il doit concilier l’impérieuse nécessité d’augmenter ses recettes, réduire les déficits, optimiser les dépenses, payer sa dette abyssale et honorer ses engagements vis-à-vis des creanciers du Gabon. Lesquels réclament des solutions concrètes à leurs attentes : des écoles qui fonctionnent, des hôpitaux équipés, des routes praticables en toutes saisons, des emplois pour la jeunesse, un meilleur accès à l’eau et à l’électricité, etc.
Le choix de mobiliser des ressources internes pour financer le développement, tout en préservant le pouvoir d’achat des ménages, comme l'ont fait d'autres États du continent, se concrétise par cette taxe qui figure parmi les mesures fiscales devant entrer en vigueur prochainement. Normal dans le contexte économique et financier difficile actuel, le gouvernement n'a pas d'autre solution que d’élargir son assiette fiscale. Une mesure qui lui évite de se plier au diktat des bailleurs de fonds internationaux, prompts à imposer aux États des mesures drastiques. Lesquelles se traduisent par la suppression des subventions, la réduction des effectifs de la Fonction publique, baisse des salaires et autres. Toutes choses à l'origine du risque d'explosion sociale et in fine du péril de la cohésion nationale et de la paix sociale. Une orientation contraire qui met à mal les engagements du président en faveur d’un développement inclusif et apaisé.
Au-delà des considérations budgétaires, cette taxe forfaitaire, un sacrifice nécessaire, traduit une volonté de doter la nation des moyens de ses ambitions, en s’appuyant sur la contribution de tous à la gestion de la cité.
Reste que le succès de cette option résidera dans sa mise en oeuvre et dans l’implication de tous les acteurs – populations et gouvernement. Alors s'impose un devoir de transparence et de pédagogie. Les citoyens doivent pouvoir tracer chaque centime collecté, ressentir ses bienfaits dans les améliorations de leur quartier, école ou centre de santé. C'est pour cela que l’État se doit d'expliquer, communiquer, accompagner, pour éviter que la réforme ne soit perçue comme une décision… injuste. Or, il n’est pas question de creuser davantage les inégalités encore moin d’éroder la confiance, déjà fragile, entre l’administration et les administrés. La contribution de tous sera un gage de progrès de tous
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