Alors que les habitants du Grand Libreville s'étaient réjouis de l'inauguration le 16 juin dernier de la station de pompage d'eau du PK 5, mais aussi du réservoir de 10 000 m³ de la Cité-de-laCaisse censés résoudre les graves problèmes d'approvisionnement en eau de la capitale gabonaise du moins, une grande partie, le constat sur le terrain pour l'heure est entre déception et attente.
Quatre jours après la mise en service de ces équipements très attendus, de nombreux quartiers censés être alimentés sont toujours, malheureusement, confrontés au stress hydrique persistant, au point que des habitants, impatients, s'interrogent sur l'efficacité de la phase d'un projet qui n'aura eu de cesse de faire couler beaucoup d'encre et de salive depuis son lancement, en raison de la lenteur observée dans sa réalisation finale.
Ce projet devant impacter près de 350 000 personnes, visait à améliorer progressivement la desserte en eau des quartiers comme Nzeng-Ayong (zone lycée Mbelé, chez-les Sœurs), Fromager, Bel-Air ou encore Okala. D'ailleurs, Philippe Tonangoye, ministre de l'Accès universel à l'eau et à l'énergie, n'avait de cesse de rassurer sur la qualité des nouveaux ouvrages mis en service et qui permettraient de renforcer progressivement l'approvisionnement en eau de Libreville et Akanda.
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Ce qui ne semble pas encore le cas, du moins. Les habitants visités par nos équipes dans ces zones dépeint un tableau bien sombre. En effet, dans les quartiers Alibandeng, Chez-les Sœurs ou Bel-Air (zone école publique), les résidents rapportent que leurs conditions de vie demeurent inchangées.
" Nous continuons à avoir des problèmes d'eau. Parfois l'eau coule, d'autres fois pas. Et quand elle vient, la pression est très faible. Ce n'est pas suffisant pour utiliser les machines à laver. Depuis lundi, rien n'a changé. Nous utilisons toujours les mécanismes que nous avons essayé de mettre en place depuis des années déjà. Nous sommes obligés d'aller remplir les récipients derrière.
En gros, c'est la pression qui nous pose comme d'habitude un gros souci ", a déclaré Jeanne résidente Chez-les Sœurs. La situation est encore plus critique ailleurs, notamment dans les quartiers Fromager, Okala et Ciciba où les robinets restent désespérément secs.
"Regardez vous-même, tout est sec et ça fait des années que ça dure. Nous n'avons plus d'eau ici. Nous sommes obligés d'aller faire la queue à la pompe publique" s'indigne Patrick, résident d'Okala. Dans les rues des autres quartiers, le spectacle est le même : les habitants, les mains chargées de récipients, se ruent désespérément à longueur de journée sur les pompes publiques pour se procurer le précieux liquide.
Ces réactions contrastent avec les promesses faites par les autorités lors de l'inauguration de ces infrastructures. L'optimisme initial s'est finalement mué en frustration. Aussi les populations s’interrogent-elles sur les raisons de cette inefficacité. Qu'est-ce qui empêche la station de pompage récemment inaugurée de remplir sa mission et tenir ses promesses ?
Face à cette situation, certains Librevillois se demandent combien de temps encore ils devront patienter pour espérer une amélioration significative de l'approvisionnement en eau dans leurs quartiers. Dans l'attente d'une réponse à leurs préoccupations, l'espoir d'une solution pérenne semble s'éloigner, laissant place à une inquiétude grandissante sur les capacités réelles de l'État à répondre à ce besoin primordial.
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