En indiquant, il y a quelques jours, qu'il n'y aura pas, pour la rentrée scolaire 2020-2021, plus de 60 élèves par classe, le ministre de l'Éducation nationale Patrick Mouguiama Daouda a de nouveau suscité des interrogations autour du système éducatif gabonais.
À première vue, le gouvernement semble avoir bien pensé son affaire. Puisque l'équipe gouvernementale, en annonçant en septembre et octobre la construction de nouveaux établissements, paraît avoir anticipé la réduction des effectifs dans ces endroits pour cause de crise sanitaire et du principe de précaution.
De Libreville à Koula-Moutou, en passant par Moanda ou Owendo, c'est une capacité d'accueil qui serait en augmentation de 383 nouvelles salles de classe d'ici à novembre. Ce qui, avait indiqué récemment le membre du gouvernement, serait rendu possible grâce à des travaux de construction, d’extension et de réhabilitation. Sauf qu'on est toujours loin du compte.
L'ancien Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, avait reconnu en septembre 2019, bien avant la pandémie liée au coronavirus, qu'il fallait environ 800 salles de classe, sur au moins un an, pour ramener les effectifs à environ 60 élèves par salle.
Puisque seulement la moitié sera disponible, les interrogations sont donc inévitables. Que va faire l'État des élèves qui ne trouveront pas de place ? Ne va-t-il pas avoir un énorme trafic d'influence entre parents désireux d'inscrire leurs enfants, enseignants et directeurs d'établissements ?
L'autre questionnement est lié aux 60 élèves qui auront accès à ces salles de classe. Un chiffre qui, sans contredire la récente décision du gouvernement (les rassemblements passent désormais à 30 personnes, à l’exception du Parlement et des établissements d’enseignement), pose quand même les risques de contamination dans des endroits aussi exigus. Surtout que le Copil avait affirmé, en avril dernier, que plus de 80 % des cas sont asymptomatiques au Gabon (mettant hors jeu forcément les thermoflashs).
Serge A. MOUSSADJI
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