Lors de la journée de l'enseignant, le 5 octobre dernier, l'Association des parents d'élèves du lycée d'application Nelson-Mandela a réuni les parents pour leur exposer les réalités de l'établissement. Le point pédagogique, présenté par le censeur, a ainsi révélé que l'établissement compte 4 551 élèves pour un seul professeur de mathématiques, alors qu'il en faudrait 21.
En sciences physiques, 6 enseignants sont disponibles contre 12 nécessaires, et pour l'allemand, seuls 2 enseignants sont présents, pour un besoin de 10 supplémentaires. En tout, le lycée, qui se voulait d'excellence dans un passé pas très lointain, manque de 108 enseignants. Et ce n'est pas tout.
Sur les 79 divisions pédagogiques (29 au premier cycle et 50 au second), seules 32 salles de classe physiques sont disponibles, obligeant certaines classes à attendre qu'une autre termine pour s'installer. Plus grave, certaines classes suivent leurs cours debout, faute de bancs.
Comment en est-on arrivé à la presque mise à mort d'un établissement qui se voulait d'excellence, sacrifiant ainsi une génération d’élèves dont le niveau devient de plus en plus préoccupant ? Le pire est que les autorités sont conscientes de la situation, comme l’a démontré un représentant présent de la tutelle, qui a tenté de justifier ces insuffisances avec des arguments alambiqués.
À ce sombre tableau, s'ajoute l'absence de toilettes pour les 4 551 élèves qui sont contraints d'utiliser les abords des classes comme latrines. Il est facile d'imaginer la torture pour les pauvres élèves dont les classes sont à proximité de ces ''pissotières''.
Face à l'urgence, les parents ont décidé de fournir 500 rames de papier et de cotiser 10 000 francs CFA chacun par trimestre pour financer les vacations de 15 enseignants de mathématiques sur les 21 nécessaires.
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