Le Tchad, dernier pays Sahélien à abriter des forces françaises, a annoncé le 28 novembre 2024 « mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec Paris « révisé en date du 5 septembre 2019 ». Une annonce surprise, survenue quelques heures après une visite à Ndjamena et à Adré du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.
En France, cette rupture annoncée a pris tout le monde de court. « On est tombé de l’armoire », soufflent de hauts gradés en poste à Paris. Car le ministre français des Affaires étrangères, présent la veille au Tchad, n’a pas été informé de vive voix de ce revirement, souligne Franck Alexandre, journaliste du service économie de RFI. Décision publiée sur le site tchadien des Affaires étrangères seulement une fois qu’il était dans l’avion.
Le président Emmanuel Macron non plus n’a pas été appelé par Mahamat Idriss Déby. Il n’est pas exclu qu’il se soit fait forcer la main, en tout cas, précise un observateur de haut rang : « La décision a surpris tout le monde, y compris le premier cercle de Déby. » Par conséquent, le flou prédomine.
« Il règne une certaine fébrilité dans les cabinets parisiens », disent pudiquement plusieurs officiers : la présidence, la primature, l’état-major des armées et les services de renseignements, étaient en réalité vendredi matin en ébullition, avec une réunion de crise, un conseil de défense organisé en urgence à l’Élysée pour comprendre d’où est parti le coup.
Le chef de la diplomatie française, lui, est désormais en Éthiopie. Aucune réaction à ce stade de la part du ministre français des Affaires étrangères à Addis-Abeba, rapporte l’envoyée spéciale de RFI Alexandra Brangeon.