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Société & Culture

Festival International Cinéma & Liberté 2025 : Quand le cinéma gabonais s’engage pour la bonne gouvernance et la liberté d’expression

Festival International Cinéma & Liberté 2025

Du 22 au 29 juin 2025, la capitale gabonaise s’anime autour d’un événement culturel majeur : la deuxième édition du Festival International Cinéma & Liberté. Après une première édition prometteuse, ce rendez-vous confirme son ambition de faire du cinéma un levier puissant pour promouvoir la liberté d’expression, la bonne gouvernance et les droits humains, tout en valorisant la jeune génération de cinéastes gabonais.

Organisé sous le haut patronage de l’Institut français du Gabon et de l’Institut gabonais de l’image et du son (IGIS), le festival se déploie cette année autour du thème « Cinéma et bonne gouvernance ». Ce choix affirme la volonté des organisateurs de conjuguer art et engagement sociétal, en faisant du septième art un miroir critique des réalités contemporaines du Gabon et de l’Afrique.

La directrice du festival, Pauline Mvele Nambané, a lancé officiellement l’édition 2025 ce 17 juin à la Baie des Rois. Elle y a rappelé la mission fondatrice du festival : « Promouvoir la liberté d’expression, la bonne gouvernance, l’éducation à l’image et les droits humains à travers le cinéma ». Pour atteindre cet objectif, l’équipe a conçu un programme dense, à la fois festif, pédagogique et engagé.

Les nouveautés de la deuxième édition

Trois nouveautés marquent particulièrement cette édition : des projections organisées à l’Université Omar Bongo, afin de renforcer le lien avec le milieu académique et sensibiliser les étudiants aux enjeux du cinéma et de la société ; un concours de court-métrage, destiné à révéler les jeunes talents gabonais et à leur offrir une visibilité précieuse ; enfin, un concours d’art oratoire qui vise à stimuler la pensée critique et la prise de parole citoyenne.

À cela s’ajoutent plusieurs masterclass animées par des figures reconnues du cinéma africain et international. Maud Martin, productrice française, animera un atelier sur « La réalisation et production d’un documentaire, de l’idée au film », tandis que la réalisatrice gabonaise Samantha Biffot présentera « De l’idée à l’écran, écrire et réaliser une série au Gabon ». Ces formations sont un atout précieux pour la professionnalisation des jeunes créateurs.

Une sélection officielle qui met les œuvres africaines à l'honneur


La sélection officielle fait la part belle à des œuvres africaines et internationales à forte portée sociale et politique. Parmi les films projetés, plusieurs grands titres retiennent l’attention : Lumumba de Raoul Peck, portrait poignant d’un héros panafricain ; La Femme du Fossoyeur d’Ahmed Ayderus Khadar, primé à FESPACO 2021 ; La République des Corrompus de Salam Zampaligre, une satire politique incisive ; ainsi que Cheikh Anta Diop de William Baye, documentaire hommage au grand intellectuel sénégalais.

Les cinéphiles gabonais pourront aussi redécouvrir des classiques locaux, comme Le Grand Blanc de Lambaréné et La Pierre de Mbigou, témoins précieux de l’histoire culturelle gabonaise.

Louise Lucas, chargée de mission culturelle à l’Institut français, a pour sa part souligné l’importance de ce festival pour le rayonnement du cinéma gabonais et africain. « Ce festival est autant une célébration du cinéma qu’un acte de liberté », a-t-elle déclaré, rappelant l’impact social des œuvres présentées et le rôle clé des ateliers dans la formation d’une nouvelle génération de professionnels.

Pour l’IGIS, incarné par Chancela Gningui, conseillère du Directeur général, ce festival est bien plus qu’un simple événement : c’est une tribune libre, inclusive et exigeante, qui encourage la créativité gabonaise tout en défiant l’auto-censure et les tabous. « Nous ne nous contentons pas de préserver la mémoire, nous construisons l’avenir », a-t-elle affirmé, insistant sur la nécessité d’un soutien renforcé de l’État et des mécènes.
 

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