Affaire adjudant Hubert Nkielly Leboundji : une sanction pénale qui passe mal

Le tribunal de première instance (TPI) de Makokou a enfin tranché dans l'affaire concernant l'adjudant Hubert Nkielly Leboundji, impliqué dans un accident de la circulation mortel survenu dans la nuit du 22 avril dernier. Jeudi de la semaine écoulée, le commandant de la brigade territoriale de gendarmerie locale a été reconnu coupable d'un homicide involontaire commis à la cité Ndaki, dans le 1er arrondissement du chef-lieu de l'Ogooué-Ivindo.

En répression, la juridiction de jugement l'a condamné à seulement six mois de prison dont trois assortis du sursis et à une amende de 200 000 FCFA. Il a été écroué à la prison centrale de Makokou après le prononcé du verdict. Seulement voilà : cette sanction pénale n'est pas du tout du goût des proches de la victime qui dénoncent une "justice de caste". En effet, au volant de son véhicule, l'adjudant Nkielly Leboundji avait fauché mortellement Dominique Anangapeyi, gestionnaire retraité de l’école de santé de Makokou.

Le drame a provoqué une onde de choc dans la communauté locale dans la mesure où des témoins ont évoqué une conduite imprudente de l’agent des forces de l’ordre. Les parents endeuillés escomptaient plutôt une "sanction lourde, plus exemplaire et juste", en application du Code pénal qui, en son article 246, dispose que "quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements, a involontairement causé la mort, est puni d'un emprisonnement de 5 ans au plus et d'une amende de 2 millions de FCFA au plus".

Au lieu de cela, c'est une peine clémente qui a été prononcée à l'encontre du commandant de la brigade territoriale de Makokou, au regard de la gravité des faits. Le crime semble avoir été dissimulé sous le qualificatif de simple délit, occultant les circonstances aggravantes, notamment l'excès de vitesse, l’imprudence caractérisée et, surtout, le statut d’autorité de l’auteur qui aurait dû faire preuve d’exemplarité.