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Sport

Willy-Conrad Asseko : "Le basketball féminin au Gabon se heurte à de nombreux défis"

Willy-Conrad Asseko : "Le basketball féminin au Gabon se heurte à de nombreux défis"

L'Union. Monsieur le président, comment décrivez-vous l’état actuel du basket féminin au Gabon, tant au niveau amateur que professionnel ?

- Willy-Conrad Asseko : Le basketball féminin au Gabon se heurte à de nombreux défis, notamment le manque de ressources humaines sur le plan de l’encadrement, le manque de ressources financières, le manque de visibilité et d’opportunités offertes aux acteurs. À tous ces obstacles s’ajoute le nombre d’infrastructures sportives qui reste insuffisant. Il y a eu des avancées récentes mais ce sont les efforts de tous qui permettront aux choses de s’améliorer.

Quelle est la place du basket féminin dans les priorités de la fédération aujourd’hui ?

- D’une façon globale, la Fédération gabonaise de basketball souhaite augmenter la participation des femmes, que ce soit en tant que joueuses, coachs ou arbitres, afin d'attirer davantage de parties prenantes (partenaires, sponsors et fans) vers le basketball féminin.

Au sein du bureau fédéral, nous nous battons chaque jour un peu plus pour une plus grande implication des femmes au sein des instances dirigeantes du basketball gabonais (bureau fédéral, ligues provinciales, centre fédéral etc.).

Sur le plan sportif, vous constaterez que toutes nos compétitions statutaires nationales se jouent aussi bien en masculin qu’en féminin. L’organisation de compétitions féminines est renforcée par diverses mesures incitatives, notamment la réduction des frais de participation des clubs féminins lors de nos compétitions et la distribution d’équipements sportifs (série de maillots, ballons aux clubs féminins).

Quelles sont les sources de financement actuelles pour les équipes féminines ? Y a-t-il des partenariats spécifiques pour soutenir le basket féminin ?

- Les sources de financement actuelles sont des ressources propres aux clubs et aux différentes associations qui ont souhaité s’impliquer dans le développement du basketball féminin.

Au niveau national, pour le compte de la saison 2024-2025 par exemple, la Fégabab a mis en place un cahier des charges dédié aux ligues de basketball provinciales en prévoyant une modeste subvention financière conçue pour développer des axes prioritaires, notamment le basketball féminin. Les ligues de l’Ogooué-Lolo, de la Ngounié, de l’Ogooué-Ivindo, du Woleu-Ntem et de la Nyanga ont respecté les points contenus dans le cahier des charges et ont bénéficié d’un appui de 500 000 francs chacune.

Je profite de cette tribune pour solliciter l’appui des plus hautes autorités pour le renforcement des subventions aux acteurs du basketball féminin.

Les clubs féminins bénéficient-ils du même soutien logistique et financier que les clubs masculins ?

- Il est important de rappeler que la dernière subvention que la Fégabab a reçue pour son fonctionnement date de l’année 2022. Nous menons nos activités d’abord avec les cotisations de nos membres mais également avec l’appui des personnes physiques ou morales qui veulent bien soutenir nos programmes. Et, en fonction des moyens dont nous disposons, nous soutenons le maximum de clubs et associations.

Pour être concret, je prendrai l’exemple des clubs féminins Tandem de Port-Gentil et Pirate de Koula-Moutou qui ont bénéficié de l’appui de la Fégabab dans le cadre de leur participation à la récente Coupe du Gabon de basketball.

Quelles actions concrètes sont mises en place pour former les jeunes filles au basketball ?

- Avec l’appui de nos partenaires (partenaires internationaux, sponsors et associations à caractère national), la Fédération gabonaise de basketball organise des compétitions féminines à tous les niveaux et en intégrant tous les acteurs, aussi bien chez les jeunes que chez les adultes afin d’offrir la possibilité aux passionnées de basketball de jouer et de saisir des opportunités. Il est essentiel pour nous de valoriser les modèles féminins.

En collaborant par exemple avec l’Amicale des anciennes basketteuses du Gabon (2ABG) lors des dernières compétitions nationales statutaires, nous avons renforcé notre campagne de sensibilisation pour encourager les jeunes filles à s’engager.

En parallèle, nous avons offert des stages d’immersion à l’international à deux Gabonaises notamment à l’arbitre Deborah Ezeme Nna, qui a participé à un stage d’arbitrage du 11 au 14 septembre 2025 à Madagascar et à la jeune Wami Mous sounda qui a représenté fièrement le Gabon au Fiba Africa Regional Youth Camp 2025 en Égypte.

La fédération dispose-t-elle d’un plan à long terme pour la détection et le développement de talents féminins ?

- Comme je viens de le signifier, la promotion de modèles féminins est importante. C’est avec ces modèles que nous allons inspirer les passionnés de basketball à s’investir pour le basketball féminin. Un investissement à tous les niveaux !

Au sein de la Fégabab, nous avons, avec l’appui de la mairie de Libreville, mis sur pied un Centre fédéral qui intègre des programmes de formation et de mentorat. L’une de nos formatrices est Tania Angue, ancienne capitaine de l’équipe nationale de basketball qui joue un rôle significatif en formant les talents féminins et en encourageant les jeunes filles à poursuivre leurs rêves.

Quelles sont les ambitions du Gabon sur la scène africaine en basket féminin ?

- Avant de penser à la scène africaine, nous devons d’abord renforcer nos actions locales et les rendre davantage régulières sur l’ensemble du territoire national. Notre principale mission est de créer un environnement propice qui incitera davantage de filles à jouer au basketball.

Sur la scène internationale, nous avons toutefois une belle carte à jouer, notamment lors des Jeux africains de la Jeunesse prévus en décembre 2025 en Angola où nous espérons représenter le Gabon dans la catégorie féminine 3X3.

À l’issue de la Coupe du Gabon 3X3, qui s’est déroulée à Libreville en août 2025, je vous confirme que le Gabon sera en mesure de mettre en place une équipe compétitive et la participation du Gabon à ces échéances permettra de renforcer le ranking du basketball féminin sur la scène continentale 3X3.

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