La fréquence des viols sur les filles mineures relayés ces derniers temps dans la presse et les réseaux sociaux commence à inquiéter. Tout laisserait penser que les hommes adultes ont jeté leur dévolu sur les gamines pour satisfaire leurs pulsions sexuelles.
Depuis le début de cette année, c'est une vingtaine de cas portés à la connaissance du grand public par les médias. Pas une seule province du Gabon n'est épargnée par le phénomène, avec cependant une tendance exponentielle dans les centres urbains tels que Port-Gentil, Mouila, Libreville, Franceville et Moanda. La cote d'alerte n'est-elle pas déjà atteinte ? La prédation sexuelle qui prend de l'ampleur devrait pourtant choquer et pousser à agir plus fermement contre les auteurs de viols sur les enfants. Rien qu'entre novembre et décembre 2024, une dizaine d'actes d'abus sexuels a été enregistrée, y compris par les géniteurs et les hommes dits de Dieu.
Certaines agressions de ce type ayant même entraîné le décès des victimes. Dans ce registre, l'on a souvenance, au quartier Matiti à Port-Gentil, du viol et de l'assassinat la petite C.M, 9 ans, par Anthony Makaga Koumba, 22 ans. Ou encore de bébé Hikmatouh (2 ans) dont le corps a été retrouvé sans vie dans un caniveau au quartier Louis à Libreville, où elle aurait été agressée sexuellement par une personne jusque-là non identifiée. À Ndjolé, il y a quelques jours, une fillette de 4 ans a été abusée par Arnaud Tsanga alias "Joe Balard", la quarantaine révolue.
Dans la journée du 7 novembre dernier, alors qu'elle revenait de l'école pour se rendre chez sa tante, la petite N.A.M., 13 ans, a été victime d'un viol commis à Port-Gentil par Benjamin Ogouma Mabiala, 19 ans, et son ami Junior. Les petites filles ne semblent même plus à l'abri dans leurs propres familles. Pour preuve : dans la nuit du 5 au 6 octobre dernier, FON, 16 ans, s'est rendu coupable du viol sur T.I.D, sa demi-sœur âgée de 9 ans. Tout comme l'enseignant Constantin Bissielou a abusé sexuellement, le 9 novembre passé, de sa propre fille de 14 ans.
Alors qu'ils sont censés moraliser la société, certains responsables d'églises ont aussi mis de côté les valeurs qui fondent même la vie chrétienne pour s'adonner à cette pratique ignoble. À Oyem, le pasteur Rufin Allogho alias "Pierre Keifa", 52 ans, est visé par une plainte pour des faits présumés de viol sur mineure de moins de 18 ans. La démarche d'une de ses victimes a permis aux officiers de police judiciaire de découvrir que le mis en cause aurait vraiment de l'appétence pour les jeunes filles.
D'ailleurs, au cours des investigations, deux autres victimes mineures de cet homme se sont présentées aux enquêteurs, avec leurs parents, pour dénoncer les faits d’agression sexuelle et viol commis sur leurs personnes par le même individu qui se serait réfugié à Libreville. La capitale gabonaise où les éléments de la Direction générale des recherches (DGR) ont mis la main sur le "prophète Jérémie", Marcus Pascal Mabengue de sa vraie identité, pour avoir abusé et engrossé une jeune fidèle de son église âgée de... 15 ans.