Le procureur général près la Cour d'appel de Libreville, Eddy Minang, s'est rendu vendredi dernier à la prison centrale de Libreville. Cette inspection visait à évaluer les conditions de détention et à rassurer les détenus qui, pour la plupart, sont en attente de leur jugement depuis des années.
Accompagné de magistrats et autres responsables de la Sécurité pénitentiaire, le procureur général a parcouru les différents quartiers de la prison et rencontré des détenus souvent abandonnés par le système judiciaire. " Votre présence nous redonne espoir, car certains sont ici depuis 4, 7, voire 12 ans sans avoir été jugés. Nous avions l’impression d’être oubliés", a déclaré un prisonnier.
La visite d'Eddy Minang au pénitencier de Libreville marque un tournant, car, depuis 2019, aucun magistrat ne s’était déplacé pour toucher du doigt les conditions de détention des pensionnaires dans ce milieu. Avec plus de 3 500 détenus, dont 2 759 en attente de jugement, la surpopulation et les retards judiciaires posent un grave problème.
Eddy Minang a d'abord reconnu des efforts dans la gestion de la prison avant de saluer les responsables pour les améliorations constatées, notamment pour les mineurs et les femmes. Cependant, des défis majeurs subsistent, comme l’accès à une justice rapide et équitable.
Aussi, a-t-il annoncé aux détenus la fin de la grève des magistrats et la reprise des audiences dès cette semaine. Pour accélérer les procédures, une commission spéciale a été créée. Elle est composée de juges, de représentants du parquet et d’agents pénitentiaires. Sa mission est d'examiner les dossiers en suspens et proposer des solutions.
Si cette visite a redonné espoir aux prisonniers, elle soulève aussi des questions sur l’efficacité du système judiciaire gabonais. Pour les milliers de détenus en attente de justice, cette initiative doit être le début d’un changement durable.
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