Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, chargé des Droits humains, Séraphin Akure Davain, s’est rendu mardi passé à la prison centrale de Libreville. Objectif : évaluer les conditions de détention et réaffirmer l’engagement de l’État en faveur d’une réforme en profondeur de la politique pénitentiaire.
Accompagné de hauts cadres de son département et des responsables de l’administration pénitentiaire, le membre du gouvernement a visité les installations, inspecté les dispositifs de sécurité et échangé avec le personnel. Une immersion qui lui a permis de toucher du doigt les réalités quotidiennes de la plus grande maison d’arrêt du pays, marquée notamment par une surpopulation carcérale inquiétante.
"Une grande partie des pensionnaires sont en détention préventive prolongée. On compte environ 3 500 détenus à Libreville, dont seulement 500 ont été jugés. Cela signifie que près des trois quarts attendent encore d’être fixés sur leur sort ", a déploré le garde des Sceaux.
Face à cette situation, le ministre a annoncé une série de mesures destinées à désengorger les prisons gabonaises, à commencer par la reprise imminente des sessions criminelles. "Nous avons convoqué les procureurs généraux de tout le pays. L’État a mis à notre disposition les moyens nécessaires pour relancer les audiences foraines. Ces sessions vont débuter dans les prochaines semaines ", a-t-il précisé.
Mais au-delà des mesures d’urgence, le ministre de la Justice plaide pour une réforme structurelle de la justice gabonaise. Il estime que le coût élevé des sessions criminelles constitue un frein à la célérité des procédures judiciaires, d’où la nécessité de repenser le fonctionnement du système pénal. " Il est urgent de réformer les procédures. Il n’est pas acceptable que des personnes restent aussi longtemps en détention préventive. C’est une souffrance pour les détenus, mais aussi un poids considérable pour l’administration pénitentiaire ", a-t-il insisté.
Cette visite s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation de l’appareil judiciaire et de promotion des droits humains. Elle témoigne de la volonté du gouvernement de bâtir une justice plus humaine respectueuse des droits de l'Homme, plus accessible, et conforme aux normes internationales.
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