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Politique

"Un jeune, un permis" : chronique d'un fiasco annoncé

Personne ne sait quelle direction a pris l’argent du projet.

Personne ne sait quelle direction a pris l’argent du projet. © DR

L'affaire "Un jeune, un permis" tourne au scandale national au Gabon. Lancée en 2024, cette initiative présidentielle ambitieuse visait à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes en leur offrant la possibilité de financer leur permis de conduire. Mais la réalité est bien loin de ces promesses.  

Aujourd'hui, le projet est au point mort, plombé par des accusations de corruption et de mauvaise gestion. Les réseaux sociaux s'enflamment, la presse s'empare de l'affaire et deux noms sont sur toutes les lèvres : Juste Parfait Moubamba, alias Bung Pinz, et Armel Mickala, conseillers  auprès de la présidence et du ministère du Commerce. Désignés comme les principaux responsables du fiasco, ils se défendent bec et ongles, dénonçant un complot et accusant à leur tour les auto-écoles d'être impliquées dans des malversations.

Du côté des auto-écoles, l'incompréhension et la colère dominent. Yves Ndong Essonne, responsable de l'auto-école Némico, dénonce un mensonge d'Etat. "On nous accuse d'être responsables du blocage, mais nous n'avons jamais reçu les fonds nécessaires pour finaliser les dossiers d'inscription aux examens de conduite", s'insurge-t-il. "Où est passé l'argent ? Pourquoi les autorités ne réagissent-elles pas ?", s'interroge-t-il, pointant du doigt l'opacité qui entoure la gestion du projet.

Les témoignages concordants des auto-écoles, corroborés par le silence embarrassé du ministère des Transports, laissent planer le doute sur la réalité des intentions des initiateurs du projet.  "Il est fort probable qu'une partie des fonds ait été détournée", confie une source proche du dossier, sous couvert d'anonymat.

L'absence d'enquête officielle, malgré l'émoi suscité par l'affaire, renforce le sentiment d'impunité et laisse craindre que les 500 jeunes Gabonais, qui ont placé leurs espoirs dans ce projet, ne soient les grands perdants de cette histoire. "C'est une honte ! On nous avait promis monts et merveilles, et au final, on se retrouve avec rien", s'indigne un des bénéficiaires du programme, amer et désabusé.

L'affaire "Un jeune, un permis", symptomatique d'un certain nombre de dysfonctionnements au sein de l'administration gabonaise, pose la question de la transparence et de la responsabilité dans la gestion des fonds publics. Elle met également en lumière la nécessité d'une justice indépendante et efficace pour lutter contre la corruption et garantir l'égalité des chances pour tous.

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