C'est une figure controversée du football gabonais qui voit sa carrière définitivement brisée. Patrick Assoumou Eyi, plus connu sous le surnom de "Capello", ne foulera plus jamais les pelouses. La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) l'a banni à vie de toute activité liée au sport roi, sanctionnant ainsi des années d'abus sexuels sur de jeunes joueurs.

Les accusations contre "Capello" avaient éclaté au grand jour en décembre 2021, suite à une enquête choc publiée dans le Guardian. Le quotidien britannique avait alors révélé l'existence d'un vaste système d'abus sexuels dans le football gabonais, impliquant notamment l'ancien sélectionneur des U17. Selon les témoignages recueillis, Patrick Assoumou Eyi aurait abusé de nombreux jeunes joueurs dès le début des années 1990.

Face à la gravité des accusations, la Fédération Gabonaise de Football (Fégafoot) avait pris la décision de suspendre "Capello" de ses fonctions dès décembre 2021. Mais il aura fallu attendre le 4 mars 2025 pour que la FIFA rende son verdict, confirmant la culpabilité de l'entraîneur.

"La chambre de jugement de la Commission d’Éthique indépendante a jugé Patrick Assoumou Eyi coupable d’abus de pouvoir et d’actes d’agression sexuelle répétés sur plusieurs joueurs", indique le communiqué officiel de la FIFA. L'instance souligne que ces agissements constituent une violation flagrante de son code d'éthique.

Au moins quatre joueurs ont déposé plainte contre "Capello", l'accusant d'agressions sexuelles commises entre 2006 et 2021, alors qu'ils étaient pour la plupart mineurs. La FIFA, après une enquête approfondie, a donc décidé de frapper fort en prononçant une interdiction à vie et une amende d'un million de francs suisses (environ 930 000 euros) à l'encontre de l'ancien sélectionneur.

Ce verdict met fin à un long silence et à l'impunité dont bénéficiait Patrick Assoumou Eyi. "Capello", figure emblématique mais controversée du football gabonais, est actuellement incarcéré à la prison centrale de Libreville pour les faits qui lui sont reprochés. La sanction de la FIFA marque la fin d'un parcours marqué par des actes abjects et rappelle que le monde du sport n'est pas à l'abri des dérives et des abus de pouvoir.