Franck arrive au centre de vote du lycée public de Bikele à 8h, prêt à accomplir son devoir civique. Victime d'un handicap moteur et bègue, il se retrouve confronté à un système peu adapté à ses besoins. « J’arrive, je vois un agent scrutateur qui me montre le bâtiment où je dois voter, au premier étage. Sans hésiter, une personne prend ma carte d'identité et s’en va voter pour moi », raconte-t-il, l’incompréhension dans la voix.
Franck s'interroge sur l'absence des équipes de la Croix-Rouge, censées assister les personnes à mobilité réduite lors de ces élections. « Le vote est pourtant personnel, je voulais le faire moi-même », s’indigne-t-il. En 2023, il avait pu voter dans un bureau au rez-de-chaussée, mais cette année, son statut n’a pas été pris en compte.
« Je me demande ce qu'il a bien pu mettre dans cette urne. Puisque je n’étais pas avec lui dans l’isoloir, je suis resté sur mon tricycle, attendant qu’il me rapporte mes pièces », ajoute-t-il, déçu par cette situation qui remet en question le respect de ses droits en tant que citoyen gabonais. Ce témoignage met en lumière les lacunes d’un système électoral qui doit encore progresser pour garantir l’égalité d’accès au vote pour tous.
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