Suite à la volonté du président de la République de redonner aux Gabonais leur dignité qui passe par un travail décent, rémunéré à sa juste valeur, le ministère du Travail est depuis mardi en guerre contre les employeurs en marge des dispositions du Code du Travail. Une opération de sensibilisation est effectuée à leur endroit, avant que des sanctions ne soient prises contre les réfractaires.
Décidé à remettre de l'ordre dans le secteur de l'emploi au Gabon, le ministère du Travail et de la Lutte contre le chômage a réactivité, 24 ans après, l'opération de contrôle et de sensibilisation des entreprises ne respectant pas le Code du travail, et qui maltraitent leurs employés.
Après les entreprises Foberd Gabon il y a quelques mois, le tour est revenu aux autres opérateurs économiques et entreprises ins- tallés dans le Grand Libreville. Le secrétaire général du ministère du Travail, Alain Afanere Mevyann, à la tête d'une délégation d'inspecteurs du Travail, appuyés par des agents de l'administration des Comptes publics, ont visité ces entreprises pour s'assurer qu'elles respectent les dispositions du Code du travail au Gabon. Mais aussi pour les sensibiliser, avant que ne tombent des sanctions.
Cette opération se déroulera durant deux mois dans tout le pays et se veut désormais pérenne. "Le ministère est redescendu sur le terrain car on a constaté que notre absence durant 24 ans a conduit les opérateurs économiques à prendre de mauvaises habitudes et à maltraiter leurs employés, soit par ignorance soit alors par mauvaise foi. Et aujourd'hui, nous sommes là d'abord pour sensibiliser les employeurs et aussi les salariés qui ne connaissent pas forcément leurs droits, qu'ils doivent défendre", a expliqué Alain AfanereMevyann. Qui n'a pas manqué de rappeler également que cette absence de contrôle a favorisé l'émergence de faux inspecteurs de Travail.
"Notre descente sur le terrain vise aussi à décourager ces gens- là et à attirer la vigilance des opérateurs économiques sur le phénomène des faux inspecteurs. Dans cette action, nous sommes accompagnés par l'administration des Comptes publics et nous voulons le faire en étroite collaboration avec d'autres administrations, notamment les Hydrocarbures, pour les sociétés pétrolières avec lesquelles nous avons beaucoup de problèmes et aussi d'autres administrations Nous sommes en train de travailler dessus pour que les opérations que nous menons soient complètes, avec toutes les administrations concernées", a ajouté le SG du Travail. Lequel assure qu'une fois la sensibilisation terminée, si jamais il y a des chefs d'entreprise qui persistent, " à ce moment-là nous n'aurons pas d'autres choix que de sanctionner. "
De nombreuses entreprises n'hésitent pas à traumatiser leurs employés, a-t-il rappelé. " C'est le cas de China Square, où lorsqu'on a discuté avec les employés, on l'a ressenti. Ils ont peur de s'exprimer et on ne veut plus voir ce genre d'entreprises. Celles-là, après des rappels à l'ordre, si elles ne s'exécutent pas, elles seront sanctionnées conformément à la législation gabonaise en vigueur. Les hautes autorités veulent que les Gabonais aient un travail dé- cent et les entreprises installées en territoire gabonais ont le devoir de fournir ce travail décent à leurs employés ", a conclu Alain Afanere Mevyann.