Une Gabonaise répondant au nom de Bélinda Ibrahim, conductrice d'engins et mère de deux enfants, a tragiquement perdu la vie vendredi après-midi sur un site de la société chinoise Sinohydro, situé à Kinguélé-Tchimbélé, à Kango, dans le département de Komo-Kango (province de l'Estuaire). Moins d'une semaine après son embauche, l'accident a mis en lumière des pratiques de travail alarmantes.
Selon les témoignages de collègues profondément affectés, Bélinda a été contrainte de manœuvrer un hyster dégradé, malgré les risques évidents qu'impliquait un tel travail. Arrivée sur le site avec enthousiasme, elle avait rapidement prouvé ses compétences. Cependant, son supérieur lui aurait demandé de décharger un container avec un engin défaillant, qui présentait de graves problèmes mécaniques. Craignant des représailles en cas de refus, elle a finalement accepté cette tâche périlleuse.
Alors qu'elle descendait une pente pour déposer le matériel, les freins de l'hyster ont lâché, entraînant un renversement de la machine dans un fossé et écrasant les pieds de la conductrice. Un engin de type Caterpillar a été mobilisé pour tenter de retirer l'hyster, mais lors de la manœuvre, celui-ci a glissé à nouveau et a tragiquement écrasé Bélinda, entraînant sa mort instantanée.
Les conditions de travail sur le site sont décrites comme alarmantes, avec des employés signalant une absence totale de mesures de sécurité. "Nous travaillons ici comme des esclaves", accuse l'un d'eux sous couvert d'anonymat. "Lorsque nous demandons des conditions de sécurité adéquates, nous sommes menacés de licenciement", renchérit un autre.
Après l'accident, les responsables chinois auraient ordonné aux employés de ne pas communiquer sur l'incident, allant jusqu'à confisquer leurs téléphones pour éviter toute fuite d'information. Le corps de Bélinda a été transporté par ambulance à Libreville, tandis qu'au siège social de Sinohydro à Owendo, le silence règne. Les rares personnes interrogées redirigent vers un avocat, promettant une réaction ultérieure.
La famille de la victime exige des réponses et réclame justice pour ce drame inacceptable, interpellant ainsi les autorités.