Solution Karpowership : entre espoir et risques financiers

Depuis plusieurs mois, le Gabon est confronté à des délestages qui affectent gravement la vie quotidienne de ses citoyens. Pour y remédier, le gouvernement a signé un contrat avec Karpowership, un leader mondial des centrales flottantes. Cependant, cette décision, bien que pressante, pourrait engendrer des conséquences néfastes à long terme.

Sur le plan financier, le Gabon se trouve dans une situation délicate. Le pays devra débourser 15 milliards de F CFA par mois pour le raccordement des installations de la SEEG. Cette somme représente un fardeau considérable, surtout dans un contexte de tensions de trésorerie. De plus, les centrales flottantes de Karpowership fonctionnent au fioul lourd, entraînant des coûts supplémentaires auprès des fournisseurs internationaux.

Les clauses du contrat soulèvent également des interrogations. Bien que le gouvernement affirme avoir mené une réflexion approfondie, des incongruités persistent. Séraphin Davain-Akure  a reconnu que "l’accord n’est pas parfait" et qu’il nécessitera probablement des révisions. Ce manque de transparence pourrait poser problème, notamment en ce qui concerne la souveraineté nationale. La nouvelle puissance de 70 MW fournie par Karpowership dépasse celle de la société de patrimoine, qui est de 40 MW, ajoutant une complexité supplémentaire au réseau électrique gabonais.

Enfin, une clause inquiétante stipule que Karpowership pourrait prendre le contrôle de la SEEG en cas de retard de paiement de deux mois. Cette situation pourrait accroître la dépendance du Gabon envers un opérateur étranger, remettant en question la souveraineté énergétique du pays.

Alors que le Gabon espère une amélioration rapide de sa situation énergétique, les prochaines semaines seront cruciales pour évaluer les conséquences de cette décision. Le pays doit naviguer avec prudence entre ses besoins immédiats et la préservation de son avenir énergétique.