"Observer 2000 bureaux de vote sur 2835, c’est offrir une image fidèle et représentative de la volonté des Gabonais", a déclaré le porte-parole du ROC, Jean-Clair Zue Obame lors du déploiement de ce réseau au Radisson Blu le 15 novembre. Cette mobilisation exceptionnelle, soutenue par 250 observateurs répartis en 125 binômes, témoigne de l’engagement sans faille du Réseau des observateurs citoyens (ROC) pour assurer la transparence et la crédibilité du référendum.
Ces observateurs, déployés sur l’ensemble du territoire, sont équipés d’outils satellitaires garantissant une transmission instantanée des données.’’ Nous n’assistons pas, nous analysons. C’est une méthodologie rigoureuse qui permettra d’évaluer chaque étape du processus électoral’’, a précisé le porte-parole.
Le ROC regroupe 17 organisations de la société civile, composées de femmes, jeunes, juristes, travailleurs et experts indépendants. Avec l’appui technique du Fonds des Nations Unies pour la population (PNUD) et le soutien financier du gouvernement japonais, cette coalition s’impose comme un acteur clé.
"C’est la première fois dans l’histoire du Gabon qu’une telle couverture est assurée par des OSC locales’’, souligne un membre du réseau.
Au-delà de l’ampleur de cette opération, les enjeux sont cruciaux.
"Si le oui l’emporte massivement, cela pourrait précipiter la fin de la transition et stabiliser durablement notre pays", estime le ROC. Toutefois, le réseau souligne que différents scénarios sont possibles. ‘’Si le oui est faible, cela refléterait une certaine défiance envers le CTRI, exigeant des ajustements. En revanche, un non massif plongerait le Gabon dans une incertitude prolongée’’, a averti le porte-parole.
Mais, cette mission d’observation ne se limite pas au suivi des votes. Le ROC entend aussi pointer les forces et faiblesses du processus. Parmi les progrès notables, la simplification des formalités d’identification des électeurs, permettant d’utiliser une carte d’identité, un passeport ou une carte d’électeur. ‘’Mais des défis subsistent, notamment l’accès limité pour les personnes à mobilité réduite et l’absence de bulletins en braille’’, déplore un observateur.
À l’issue du référendum, le ROC prévoit d’accompagner les étapes suivantes, notamment la promulgation et la vulgarisation de la nouvelle Constitution.
"Ce texte de 180 articles devra être expliqué, compris et approprié par tous pour éviter les frustrations et renforcer la cohésion nationale", insiste un représentant.
Fort de cette mobilisation exceptionnelle, le ROC aspire à pérenniser ses actions. "Nous voulons capitaliser sur cette expérience pour construire une démocratie participative et durable. Le Gabon mérite une société civile forte et engagée", conclut le porte-parole.