Anciens candidats à la dernière élection présidentielle, Pierre-Claver Maganga Moussavou et le Pr Albert Ondo Ossa ont appelé hier, au cours de la conférence de presse qu'ils ont conjointement organisée, au siège du Parti social démocrate (PSD), à une concertation de la classe politique avec le chef de l'État, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, afin de "prévenir toute dérive autoritaire" qui pourrait résulter de la mise en oeuvre de certaines recommandations (suspension des partis politiques, conditions d'éligibilité à la présidence de la République, critères d'accès aux emplois supérieurs de l'État, etc.) du Dialogue national inclusif (DNI).
À les entendre, lesdites recommandations heurtent le bon sens et les principes fondamentaux de notre vivre-ensemble. Et que le DNI ne s'est avéré être au final, selon le leader du PSD, qu'un monologue. Une occasion manquée par les évêques de réunir les Gabonais.
Faut-il y voir un quelconque lien entre leur sortie et le tête-à-tête entre le numéro un gabonais et son homologue français, Emmanuel Macron, hier à l'Élysée ? Que nenni. "Simple coïncidence", à l'en croire.
Aux yeux de ce duo improbable en d'autres circonstances mais dont la raison d'être se justifie pleinement au regard de la conjoncture actuelle, "l'heure est grave". Particulièrement remonté contre les évêques, l'ancien vice-président de la République d'Ali Bongo Ondimba a dénoncé des "mesures liberticides visant à exclure certains compatriotes des compétitions électorales à venir".
"A-t-on demandé à suspendre les églises qui, à longueur de journée, crient à tue-tête en dérangeant les populations ? A-t-on demandé à dissoudre le Sénat qui n'apporte rien aux collectivités locales ? Pourquoi s'en prendre aux partis politiques et s'offusquer de leur pléthore ? Nous disons non. Nous n'accepterons pas de diktat !", a-t-il clamé.
Fidèle à sa posture "ni défiance ni allégeance", le porte-étendard de la Plateforme Alternance (PA) 2023 en août dernier, a marqué toute sa désapprobation face au cours des événements dans notre pays.
"Huit mois après l'avènement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), rien n'a bougé, ni évolué dans le bon sens. C'est-à-dire dans l'intérêt des Gabonais et Gabonaises", a clamé Albert Ondo Ossa.
Non sans avoir fustigé "la double agonie dans laquelle pâtit le Gabon, reflet de l'état psychologique des populations désemparées". D'où a-t-il fait valoir "la nécessité de résoudre le hiatus entre les annonces et la réalité."
De fait, multipliant les amabilités l'un envers l'autre, les deux orateurs ont exhorté le président de la Transition à se détourner des "faux partisans afin de gommer les obstacles majeurs à l'essor de la démocratie dans notre pays."
J.K.M
Libreville/Gabon