L'affaire Sylvie Aimée Marie Valentin épouse Bongo et son fils Nourredin Bongo Valentin a connu son épilogue hier nuit avec leur condamnation par la Cour criminelle spécialisée à 20 ans de réclusion criminelle, d’un mandat d’arrêt décerné à leur encontre, à la confiscation au profit de l'État gabonais de leurs biens et au remboursement solidairement d'une somme de 4,400 milliards de francs à la partie civile. En cela, la Cour a suivi le procureur général Eddy Minang, qui a requis la peine maximale contre les deux accusés jugés par contumace.
Le Ministère public a mis en lumière les éléments fondant la culpabilité des deux accusés, ces derniers ayant mis en place des années durant, un système de captation des fonds publics ; système dont les ramifications ont saigné les finances de l'État. Les investigations menées par les différents outils judiciaires ont permis de parvenir à la démonstration de mécanismes visant à un détournement massif des fonds publics.
Sans être exhaustif, c'est à une somme de 4 402 milliards de francs que les moyens d'investigation ont pu parvenir, non sans expliquer qu'un système aussi tentaculaire ne pouvait livrer la totalité des fonds grugés.
Pour le maître des poursuites, le procès engagé contre ces fossoyeurs des deniers de l'État doit déboucher sur la cessation de ces comportements déviants. Et de se demander : " Comment l'épouse d'un président de la République et son fils en sont arrivés à s'arroger un pouvoir qui leur permettait de donner des ordres en vue de détourner l'argent de l'État ? C'est pour cela qu'il est important que la justice se réveille, non pour se venger, mais pour redonner confiance au fonctionnement des institutions de la Nation gabonaise. "
Me Reteno Ndiaye devait renchérir en disant à la Cour que " vous avez à juger des individus qui n'ont aucun respect ni pour les institutions de la République, ni pour le peuple gabonais. " Et l'avocat de chercher à comprendre : " Je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'un individu puisse détourner ... 1 000 milliards de francs. " C'est malheureusement la triste réalité à travers les chiffres épars mais édifiants donnés par le procureur général pour saisir toute l'ampleur de " la gabegie institutionnalisée ".
Cette rhétorique préliminaire a mis en exergue la véracité des infractions (détournement de fonds publics, complicité de détournement de fonds publics, corruption active, concussion, faux et usage de faux, contrefaçon des sceaux de la République, contrefaçon des imprimés officiels, usurpation de titre et de fonction, trouble aux opérations d'un collège électoral, association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux...) dont se sont rendus coupables Sylvie Aimée Marie Valentin épouse Bongo et son fils Nourredin Bongo Valentin.
Une trentaine de sociétés ont été créées qui ont joué un rôle d' " écran " pour favoriser des sorties frauduleuses des deniers publics, en même temps que des ordres ont été donnés par les deux accusés aux services de la Comptabilité publique pour des sorties d'argent dont la fréquence de- venait frénétique.
Deux avions ont été achetés à titre privé et leurs soins pris en charge par le Trésor public, des acquisitions immobilières onéreuses ont été faites aussi bien au Gabon qu'en France, au Royaume- Uni, aux Émirats arabes unis, au Maroc, etc. Des placements dans des paradis fiscaux, deux puits pétroliers au Gabon.
Il faut dire que les deux accusés ne sont vraiment pas allés de main morte. Ils se sont illustrés dans maintes opérations et pratiques leur permettant de siphonner à chaque occasion les finances publiques.
Interrogé comme " témoins à titre de renseignements ", Kim Un, collaborateur de l'ex-première dame, a indiqué que le budget de la campagne de l'élection présidentielle de 2023 se chiffrait à... 80 milliards de francs ; que pour ses soins de beauté, Mme Sylvie Aimée Marie Valentin épouse Bongo recevait l'astronomique somme de ... 2 milliards de francs CFA. C'est dire...
random pub
.png)