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Société & Culture

Port Môle jour 11 : "Il ne reste que ceux qui ont la vraie douleur"

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LES tentes officielles et même privées ne sont plus sur le site. Le dispositif de répartition de la solidarité nationale non plus. La mobilisation librevilloise qui avait, ici, presque élu domicile, a complètement tari. Sur le sol, la cire des nombreuses bougies allumées pour éclairer le chemin des disparus du "Esther Miracle", a formé une énorme croûte blanche. Quelques cierges, protégés du vent par le verre qui les conditionnent, sont encore allumés. Les nombreuses fleurs apportées par les Librevillois ont fané.

 

Les panneaux répertoriant les photos et les noms des disparus sont toujours là. Un peu comme les familles, toujours présentes elles aussi. Éparses peut être, mais elles sont là, répondant ''Amen'' aux prières d’un prédicateur d’une église du réveil qui crie des prêches dans un micro : "Je déclare que la mer va vomir les corps"… Telle est la nouvelle ambiance et même la configuration du Port Môle en ce dimanche 19 mars. "Il ne reste que ceux qui ont la vraie douleur", commente un Librevillois sur le site. Alors quelle est la nouvelle stratégie des familles ? "Elles tiennent mordicus qu’elles vont rester sur place. Chaises ou pas chaises. Tentes ou pas tentes'', renseigne Jeef Bantsantsa, porte-parole des familles. La chose prend désormais une valeur symbolique. Mais d’aucuns pensent que si l'on découvrait un peu plus de corps, les familles relâcheraient un peu la pression. Jusqu’à quand ? Difficile de répondre.

 

La seule certitude est que cette nuit encore, elles vont dormir là. "Nous voulons les corps de nos parents. Tel est, depuis le premier jour, notre objectif", clame à son tour Bertille, parente de 4 portés disparus, la détermination vissée au corps. Peut-être que les corps sans vie, retrouvés flottant dans les eaux territoriales de la Guinée-équatoriale, du Nigeria et du Cameroun, s'ils sont gabonais, pourraient être un début de solution à cette si longue attente des familles. En attendant d'y être, penserait-on à faire du Port Môle un lieu de recueillement pour les disparus de du "Esther Miracle" ?

 

Line R. ALOMO

Libreville/Gabon

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