Dans la nuit du vendredi 31 janvier 2025, un bateau de la société Amerger a été victime de piraterie dans la rade de Libreville. En effet, Amerger 7, c'est le nom du navire en question, était en pleine activité de pêche au large des côtes gabonaises. Plus précisément dans la zone de la pointe Ngombé, connue, semble-t-il, pour être le théâtre d'actes de piraterie.
De source autorisée, le chalutier était en pleine activité de pêche lorsqu'un groupe d'individus cagoulés a fait irruption à son bord. Après avoir réussi à couper tous les moyens de communication disponibles, les pirates vont ensuite exiger du capitaine Seck Mame Yague et des membres de son équipage, le mécanicien Diene Mor et le matelot Marone Diop, tous de nationalité sénégalaise, qu'ils se mettent à genoux.
Naturellement, les trois hommes, conscients de ce que leur sort était entre les seules mains de leurs assaillants, vont s'exécuter. Ces derniers se mettront, par la suite, à leur donner des gifles. Avant de se résoudre, finalement, à les prendre en otage.
C'est à 21 heures que l'alerte a été donnée aux autorités compétentes. Aussi, la Marine nationale a, dans l'immédiat, mis deux patrouilleurs en alerte. Dans la foulée, l'un d'entre eux a appareillé dans le but d'effectuer des recherches. C'est le capitaine adjoint du chalutier qui a conduit le bâtiment à son port d'attache, à Port-Gentil, le samedi 1er février, dans la matinée. Il a été accueilli, à son accostage, par les autorités compétentes.
Cet acte de piraterie dans les eaux gabonaises a le mérite de remettre sur la table la question de la sécurité maritime et de la porosité des côtes gabonaises.
En effet, l'opinion a encore en mémoire la mort du Gabonais Aymard Mboumba Mbina, commandant du Tropic Down de la société Satram, des suites d'acte de brigandage en mer. Plusieurs autres actes de piraterie auraient été enregistrés, les années antérieures, dans la zone susmentionnée. Et s'agissant de la société Amerger, cette attaque serait la deuxième après un assaut déjà enregistré en 2020.
Le Gabon vient d'abriter, précisément au mois de mai 2024, les manœuvres d'Obangame Express. Il s'agit d'exercices maritimes de grande envergure qui visent à renforcer la sécurité maritime en Afrique centrale notamment, et au Gabon en particulier, face aux menaces de la piraterie et de la pêche illicite.
L'on est, eu égard à ce nouveau drame de la mer, en droit de s'interroger sur l'efficacité de ces manœuvres. Tant la perméabilité des eaux gabonaises reste un sujet d'actualité, avec les conséquences y relatives. Depuis l'annonce de ce nouveau forfait des pirates, les éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) sont donc sur les dents sous la supervision des autorités judiciaires. Aussi, la cellule de crise mise en branle dans le cadre de cette affaire devra-t-elle, entre autres, permettre de passer au peigne fin les failles ayant permis cette prise d'otage. Relativement aux recherches, des sources sécuritaires font état de ce que tous les postes de surveillance ont été placés en alerte.