Photographie : quand l’objectif de Malcolm Minkoh devient une arme humanitaire

À L’Union, on le connaît comme le photographe discret qui saisit l’instant avec justesse. Mais aujourd’hui, Malcolm Minkoh s’expose autrement : il est candidat au concours photographique humanitaire organisé par le Kalu Institute, une ONG espagnole basée en Andalousie et spécialisée dans la formation en aide humanitaire. Thème de cette édition : " Réponse humanitaire ".

Et si, derrière un cliché, se cachait une chance de changer des vies ? Car si Malcolm décroche le premier prix, les 2 000 dollars qui l’accompagnent seront intégralement investis dans une ONG locale. Une initiative qui transforme son engagement artistique en acte concret de solidarité.

" Au départ, j’ai postulé sans y croire. Mais le jour où j’ai compris que cette somme pouvait se traduire par près d’un million de francs CFA pour des compatriotes dans le besoin, j’ai compris que ce n’était plus qu’un projet personnel mais une cause collective ", confie-t-il.

L’appel à candidatures, lancé du 21 juillet au 5 septembre, s’accompagnait de règles strictes. Malgré cela, Malcolm a vu son dossier validé le 10 septembre – une nouvelle qu’il n’a découverte que le 15. " Un heureux hasard ", sourit-il, mais qui l’a plongé aussitôt dans une course contre la montre : atteindre 10 000 votes avant la semaine prochaine.

Le cliché soumis n’a rien d’anodin. Il ne montre ni les ravages de la guerre ni la détresse d’une famine lointaine. Malcolm a choisi de documenter un phénomène unique dans le monde : les déguerpissements massifs au Gabon. " Malgré les défis sociaux, notre pays est en paix. Mais voir des familles chassées de leurs terres, leurs maisons détruites sans préavis, m’a bouleversé. Derrière la volonté de reconstruire, il y a des drames silencieux : des familles sans toit, des enfants en errance. C’est une page douloureuse qui marquera l’histoire de notre société ", explique-t-il.

En 2025, son travail a couvert de nombreuses causes sociales, de l’éducation à la santé. Mais c’est ce sujet qu’il a voulu porter à la lumière, conscient qu’un cliché peut parfois éveiller plus de conscience qu’un long discours. Avec cette candidature, Minkoh place la photographie au service du bien commun.