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Société & Culture

Philippe Mory : il est vivant le poète

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Ce 7 juin 2016, un mardi, dans la moiteur d'un soir librevillois, Philippe Mory se tirait une balle. La détonation, soudaine, se fit entendre dans toute la Cité, par-delà Nzeng-Ayong où vivait, reclus, le bonhomme de 86 ans. Stupéfaction. Le père du cinéma gabonais vient de quitter la scène. Libre à jamais comme il a toujours vécu. ''Le héros était épuisé, il a pris sur lui de se reposer'', écrit Larry Essouma dans une note d'hommage consignée dans ''Un mot en passant'', recueil poétique du cinéaste disparu récemment présenté, à titre posthume, à l'Institut français de Libreville en présence des amis des lettres et de Philippe Mory. Le lecteur y découvre des poèmes sortis d'une plume insoumise d'où jaillissent éperdument des quêtes : justice, amour, liberté. La plupart de ces poèmes étant écrits pendant la période de détention de Philippe Mory suite au putsch manqué de 1964.

 

Il avait à peine 34 ans. Le jeune poète trouve alors ''dans l'exubérance du verbe un exutoire, un acte de rédemption'' dans un ''langage tantôt cru, tantôt cruel, à l'image de la souffrance ressentie, de l'offense subie, de la révolte contenue'', relève Akagah Djonginyo, ami de longue date de Philippe Mory et préfacier de ce recueil poétique que lui avait confié l'auteur de son vivant. L'ouvrage, d'une soixantaine de pages, d'une lecture aisée, a été publié à La Doxa, maison d'édition gabonaise établie en France.

 

L'écrivaine Parfaite Ollame, qui a présenté le livre, a relevé in fine quelque chose de parfaitement sublime dans l'ultime acte qui mène l'illustre cinéaste vers la mort : une liberté assumée jusqu'au bout.

 

Philippe Mory est mort. Vive le poète !

 

I . I

Libreville/Gabon

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